Le milieu
renforcé. Pour compenser les départs de Moreau et Muslin,
Caen recrute dans l'entre-jeu l'expérimenté Hervé Florès, qui jouait à
Reims, Slavoljub Nikolic, international yougoslave en provenance du Radnicki
Nis et qui avait failli venir un an plus tôt, et récupère Franck Dumas qui a
résilié son contrat avec le Matra Racing. En défense
arrivent Daniel Léopoldès, solide arrière gauche
d'Orléans, ainsi que Ratko Dostanic, Yougoslave libéro à Bourges,
et qui sera utilisé de manière polyvalente à un poste défensif. Guy Stéphan reste entraîneur de la réserve et devient l'adjoint
de Mankowski.
Transferts
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Arrivées |
Dumas (INF
Vichy), Florès (Reims), Nikolic (Radnicki Nis), Dostanic (Bourges),
Léopoldès (Orléans). |
Départs |
Moreau (Le
Havre), Muslin (Brest), Rolland (Valenciennes), Hamon, M'Bemba. |
Caen parmi
les prétendants. Caen gagne à nouveau son premier match 5-0, contre
Beauvais cette fois, mais piétine ensuite contre Nancy à Caen
(0-0) et à Quimper (0-1). Puis le SMC prend son envol avec quatre
victoires et un nul en cinq matches, arrivant en dauphin de Strasbourg, ex
æquo avec Rouen. Caen rencontre alors ces deux équipes,
d'abord à Rouen puis à Venoix et malheureusement deux
défaites soldent ces duels au sommet. A Rouen , devant 15000 spectateurs, Malherbe
fait le jeu et Pécout ouvre le score après une demi-heure mais les
Hauts-Normands finissent par l'emporter à huit minutes de la fin.
Première
défaite contre Strasbourg. A Venoix, les Strasbourgeois
gagnent 1-0 suite à une erreur de Bensoussan qui dévie le ballon dans ses buts
suite à un corner.
CAEN-STRASBOURG
0-1
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Bensoussan; Avrillon,
Bala, Scipion, Dostanic; Dumas, Florès, Nikolic (Point
74è);
Prieur, Pécout, Lebourgeois
|
Mankowski,
mécontent de son gardien, titularisera Montanier pour les deux matches
suivants. On assistera aussi au retour de Pichard (comme milieu
défensif), en disgrâce jusque
là, mais qui s'était accroché. Cinq succès
consécutifs. Malgré tout,
Malherbe réagit superbement, alignant, malgré l'absence de Nikolic pour
blessure, cinq victoires, dont une à
Mulhouse pour le retour d'un Bensoussan retrouvé, et deux nuls jusqu'à la fin du
parcours aller, pour
une deuxième place à trois points de Strasbourg. La trêve
est atteinte à cette position malgré un parcours
final plus laborieux de quatre nuls et une victoire. Un jubilé
et une victoire. Caen renoue avec le championnat en gagnant deux fois,
et à la veille de recevoir Rouen avec le jubilé d'Alain Douville en lever de rideau, le SMC a quatre points d'avance
sur son rival. Un victoire 1-0 avec un but de Pichard sur un tir lointain condamne les Rouennais et renforce les ambitions
caennaises avant le déplacement à Strasbourg.
CAEN-ROUEN
1-0
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Bensoussan; Dostanic,
Bala, Scipion, Léopoldès; Pichard, Dumas, Florès, Nikolic
(Point 90è);
Prieur, Pécout (Lebourgeois 86è)
|
Deuxième
défaite contre Strasbourg. Une nouvelle
défaite 1-0, malgré un penalty repoussé par Bensoussan, permet aux Alsaciens de s'échapper avec cinq points d'avance, et à
un autre rival de l'Est de se rapprocher à quatre unités : il s'agit de Mulhouse.
Caen, fragilisé par une autre défaite 1-0 chez le dernier Melun,
reçoit cette équipe et gagne 2-0 avec une belle prestation collective,
s'ouvrant la route de la deuxième place. Dauphins
de Strasbourg. Ce classement final est
définitivement acquis avec quatre victoires consécutives pour
finir. En fait, Caen termine à égalité de points avec
les Strasbourgeois. Les deux matches perdus 1-0 ont donc été
déterminants à ce niveau mais, en retour, les Caennais peuvent se féliciter
d'avoir battus deux fois le Mulhouse de Raymond Domenech qu'ils
devancent de quatre points. L'affluence moyenne a chuté à 4149. Déception
en Coupe. En Coupe de France, le SMC parvient
en seizièmes de finale mais se trouve éliminé de façon
décevante par Châtellerault (0-1 puis 3-2 à Venoix), une équipe qui semblait
inférieure à Malherbe.
Prieur confirme. Prieur finit cette fois troisième buteur avec dix-sept buts. L'épopée
des barrages. Le match de pré-barrage oppose les Malherbistes
à Alès. Le club cévenol n'est pas un adversaire
facile. Déjà barragiste en 1986 après avoir fini
deuxième (et éliminant Guingamp en pré-barrage),
quatrième et demi-finaliste de la coupe de France,
éliminé par Bordeaux aux buts marqués à
l'extérieur, en 1987, il est donc cette fois troisième.
Bensoussan,
ce héros. Effectivement, le match s'avère crispant et serré et Caen égalise par Nikolic
reprenant de la tête un centre de Prieur quelques minutes après l'ouverture
du score par Moralès. Le joueur alésien est même expulsé un peu plus
tard
mais rien n'y fait : le score est de 1-1 à l'issue de la prolongation. C'est la séance de penalties et un
héroïque Bensoussan permet à Malherbe de se qualifier
trois tirs au but à deux.
CAEN-ALES
1-1 ap (Nikolic) (3-2 tab)
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Bensoussan; Avrillon,
Bala, Scipion, Point; Pichard (Pécout 106è), Dumas,
Florès, Nikolic;
Prieur, Lebourgeois
|
Délivrance
contre Lyon. Caen affronte alors l'Olympique Lyonnais (c'est la
première saison de l'ère Aulas), qui n'en finit pas d'essayer
de remonter depuis sa descente en 1983 : il a disputé les barrages
en 1984, 1986 et 1987, les deux premières fois sans passer les
pré-barrages, et la troisième en étant la deuxième
victime des Cannois. Le match aller a lieu à Lyon, et l'OL mène
2-0 à la mi-temps avant que Nikolic ne réduise le score. Au match retour, Scipion
marque de la tête en reprenant un coup-franc de Prieur peu après la mi-temps et Caen prend l'avantage mais cela ne suffit pas : ce match
de barrage est le seul de la saison où les buts marqués
à l'extérieur ne sont pas doublés en cas
d'égalité ! On se dirige vers de nouvelles prolongations lorsque
l'arrière lyonnais Corian marche sur le ballon en interceptant un une-deux entre
Lebourgeois et Prieur. Ce dernier s'en saisit
alors et va tromper Lemasson à la dernière minute. Le stade de Venoix explose
et Caen poursuit son ascension.
CAEN-LYON
2-0 (Scipion, Prieur)
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Bensoussan; Avrillon,
Bala, Scipion, Point; Pichard, Dumas, Florès, Nikolic
(Pécout 46è);
Prieur, Lebourgeois
|
Niort sans
résistance. Le SMC retrouve les Chamois Niortais sur sa route.
Après un bon début de championnat, Niort, qui n'a plus Abedi Pelé, s'est petit à
petit enfoncé dans le classement, et doit maintenant battre son ancien
rival caennais pour se maintenir. A Niort, les locaux ouvrent le score juste après
la reprise par Tholot mais Dumas égalise à six minutes
de la fin
en reprenant un tir de Prieur repoussé par le gardien. Le match retour se déroule
dans un Venoix plein à craquer avec 10000 spectateurs. Malherbe y obtient sa plus facile
victoire de tous les barrages : 3-0, Pécout marquant deux fois de la tête et
Prieur rappelant qu'il aura bien été le buteur caennais de
ces deux saisons exceptionnelles.
CAEN-NIORT
3-0 (Pécout 2, Prieur)
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Bensoussan; Avrillon,
Bala, Scipion, Point; Pichard (Dostanic 75è), Dumas,
Florès; Pécout,
Prieur, Lebourgeois
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Cette fois, le
Stade Malherbe de Caen est bel et bien en division 1, pour la première
fois de son histoire. La montée aurait pu être directe mais l'aventure des barrages
aura sans nul doute amplifié l'ivresse inhérente à cette promotion.
Effectif
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Gardiens |
Bensoussan,
Montanier
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Défenseurs |
Delval, Avrillon,
Bala, Scipion, Léopoldès
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Milieux |
Pichard,
Point, Pesin, Dostanic, Nikolic, Dumas, Florès
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Attaquants |
Lebourgeois, Divert,
Pécout, Prieur, Hainsselin, Ade
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Séparations. Cependant, cette montée ne s'annonce pas de tout
repos. L'artisan principal Pierre Mankowski quitte le club pour Le Havre (il
sera pour la troisième fois meilleur entraîneur de division
2 fin 1988) et quelques cadres de l'équipe quittent celle-ci : Prieur et Scipion suivent
Manko, Nikolic part à Nancy, Dostanic au Mans et Pécout à Tours.
LE
DERNIER BAL DES ENFANTS DE LA BALLE
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Les
adorables petits garnements se seront donc montrés espiègles
jusqu'au bout. Après les avoir vu faire toutes les misères
du monde à leurs malheureux adversaires, avec le
malin plaisir que l'on sait, on a vraiment du mal
à imaginer que cette bande de joyeux lurons va se séparer.
A les voir regroupés et unis comme ils l'ont été, hier,
après le match, dans le rond central, il était difficile
de ne pas être nostalgique. Les enfants de la balle
continueront à taper dans la balle. Mais pas au cours
du même bal. Dommage. Oui, vraiment dommage... |
Dans
le Ouest-France du lendemain de Caen-Niort paraissait
un article au fort contenu émotionnel dont voici la
fin.
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