Nouzaret
aux commandes. Caen monte en division
1 avec un club à structurer pour s'adapter au plus haut niveau professionnel.
Un nouveau président est arrivé au printemps 1988 : Jean-Jacques
Fiolet a 36 ans et c'est le benjamin des dirigeants de l'élite. Alors qu'Erik
Mombaerts qui dirige le centre de formation de PSG était pressenti,
Robert Nouzaret
devient l'entraîneur. Il était à Lyon depuis juillet 1985 mais avait été limogé
en octobre 1987, donc ne dirigeait plus l'OL au moment des barrages avec Caen.
Domergue
et Rix figures de proue du recrutement. Du côté des joueurs, il faut un recrutement important pour pallier le départ
de plusieurs cadres de l'équipe. C'est chose faite avec Jean-François Domergue,
libéro de l'OM et international français, auteur de deux buts en demi-finale
de l'Euro 84, et Graham Rix, international anglais,
qui vient d'Arsenal où il a passé douze années, étant notamment finaliste de
la coupe des coupes en 1980 (c'est lui qui rata le penalty décisif). Il n'est
pas le seul Anglais à devenir Malherbiste : Brian Stein, avant-centre de
Luton où il a marqué plus de 150 buts en un peu moins de 500 matches, l'accompagne.
A part Zemb, bon buteur de division 2, les autres recrues sont toutes
issues de la division 1, loin cependant d'y avoir été des titulaires indiscutables.
En attaque notamment, William N'jo Léa vient de Lens où il a passé trois
saisons, marquant six, sept et quatre buts et jouant la coupe d'Europe en 1986. Pastinelli
sera prêté par l'OM peu après le début du championnat. Brown à la
formation. Bobby
Brown, entraîneur d'Argentan, devient responsable de la formation
tandis que Guy Stéphan qui part à Montceau-les-Mines, lui qui, par la suite,
entraînera notamment Lyon, Bordeaux, puis, comme adjoint,
l'équipe de France. Peu après le début du championnat, Pascal Théault deviendra
entraîneur adjoint.
Transferts
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Arrivées |
Domergue
(OM), Fall (OM), Philip (Laval), Garcia (Lille), Rix (Arsenal),
N'Jo Lea (Lens), Stein (Luton), Zemb (Cuiseaux-Louhans),
Pastinelli (OM). |
Départs |
Prieur
(Le Havre), Scipion (Le Havre), Nikolic (Nancy), Dostanic (Le
Mans), Pécout (Tours), Delval (entraîneur de
l'équipe C), Pesin (Bressuire).
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Départ calamiteux. Malgré tout, Caen
n'a pas les faveurs des pronostiqueurs, qui prévoient plutôt un retour à l'échelon
inférieur. Ce pessimisme est accru par le départ catastrophique de l'équipe
: six défaites consécutives pour commencer, dont trois à domicile et cinq sans
marquer de but. Pour le septième match, Caen reçoit Toulon, leader invaincu.
N'Jo Léa est une déception, Brian Stein s'est blessé gravement contre Montpellier
deux journées avant et la rencontre précédente au Parc des Princes a été
désastreuse. Divert pour
une première. Cela conduit Nouzaret à titulariser Fabrice Divert à la pointe
de l'attaque, en compagnie d'Yvan Lebourgeois. Le jeune Normand est à la hauteur
de cette confiance. Une faute sur lui permet à Caen d'ouvrir le score avant
la mi-temps par Domergue sur penalty, mais Toulon égalise en seconde période.
A deux minutes de la fin, Divert libère tout un stade en marquant le but de
la victoire.
Photo
: X (Allez Malherbe n°1)
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Debout : Bensoussan, Philip,
Dumas, Lebourgeois, Domergue, Bala, Divert. Accroupis :
Avrillon, Fall,
Garcia, Rix. |
CAEN-TOULON
2-1 (Domergue sp, Divert)
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Bensoussan;
Avrillon, Bala, Domergue, Fall; Philip, Garcia, Rix,
Dumas (Florès 80è); Lebourgeois, Divert
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Remontée
au classement. Ce succès est un déclic car, après une autre défaite à Auxerre,
Malherbe aligne sept matches sans perdre. La victoire à trois points, instaurée
cette saison-là et qui sera une précieuse alliée, permet une remontée jusqu'à
la seizième place après notamment une victoire 2-1 à Strasbourg, revanche
de la saison passée, mais surtout décisive en fin de parcours comme on le verra.
Jusqu'à la trêve,
atteinte à la dix-septième place, avec une pointe jusqu'à la quinzième, le
parcours est moins convaincant, malgré une superbe victoire à Venoix contre
Bordeaux par 3-0, score acquis à la trente-troisième minute.
CAEN-BORDEAUX
3-0 (Lebourgeois, Rix, Domergue sp)
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Bensoussan;
Avrillon, Léopoldès, Domergue, Fall; Pastinelli, Point,
Rix, Dumas; Lebourgeois (Philip 78è), Divert
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Les autres matches
à domicile sont des nuls souvent méritoires (courses-poursuites contre
le Matra RP, où le score est ouvert à la quatrième minute, et Laval, où l'égalisation
survient à une minute de la fin), et une défaite contre Paris SG, tandis que
les cinq déplacements se terminent par autant de défaites. A Marseille notamment,
Malherbe tient le match nul jusqu'à un quart d'heure de la fin mais
cède finalement 4-2. Canal+ à
Venoix. A la reprise, alors
que Montanier
a remplacé Bensoussan dans les buts, Caen subit une défaite à Toulon puis se
reprend en battant Auxerre à Venoix. Le match à domicile suivant, contre Toulouse,
voit Malherbe jouer pour la première fois devant les caméras de Canal +, avec une
victoire sans appel sur le score de 3-0. Des nuls
pour espérer. Malheureusement, le SMC subit ensuite
quatre défaites en cinq matches, avec un nul contre Strasbourg à Venoix. Contre
les Alsaciens, Caen mène 2-0 et se fait rejoindre 2-2, puis prend à nouveau
l'avantage à six minutes de la fin avant que Strasbourg n'égalise deux minutes
avant le coup de sifflet final. Deux rencontres et un point plus tard, Malherbe
est dix-neuvième et se déplace à Laval avec trois points de retard sur le Stade
Lavallois. Cette rencontre mobilise les supporteurs caennais qui accompagnent
en masse leur équipe en Mayenne. Celle-ci obtient un match nul 1-1 concédé peu
après que Garcia ait ouvert le score et qui permet
d'entretenir l'espoir. Trois victoires
pour un miracle. Il reste trois journées
et Caen reçoit Lens, qui est largement dernier, mais qui a écrasé les Caennais
5-0 à l'aller. Après un siège ininterrompu du but lensois,
Divert finit par trouver l'ouverture à la dernière minute des arrêts de jeu.
Le SMC se déplace alors à Bordeaux pour un match dont l'issue semble inéluctable,
avec une seule victoire et quatre nuls à l'extérieur jusqu'alors. La première
mi-temps confirme cette inquiétude, les Girondins menant 2-0. Fabrice Divert,
définitivement sauveur du club, réalise alors un exceptionnel triplé en
douze minutes, permettant à Caen de gagner 3-2 et de revenir à deux points de
Strasbourg et du Matra avant la dernière journée.
BORDEAUX-CAEN
2-3 (Divert 3)
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Montanier;
Avrillon, Bala, Domergue, Léopoldès; Point, Garcia,
Rix (Florès 86è) , Dumas; Lebourgeois (Philip 88è),
Divert
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Lors de celle-ci, Caen reçoit
Cannes. Stein, qui n'a pas joué depuis quatre matches, encore fièvreux
la veille, rentre après vingt minutes pour remplacer Lebourgeois blessé. Cinq
minutes plus tard, il marque le premier but et finalement s'offre un triplé
parachevé à la dernière minute. Par cette victoire 3-0,
Caen double ses deux adversaires et finit seizième. Le maintien est ainsi acquis
in extremis avec ces trois succès consécutifs.
Piègés en
Coupe. En coupe de France,
Caen parvient en huitièmes de finale contre Beauvais. Après avoir perdu
1-0 à l'aller, Malherbe ne réussit pas à retourner la tendance au retour à Venoix
en perdant 3-1 de manière très décevante.
Effectif
(matches joués)
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Gardiens |
Bensoussan
(24), Montanier (14)
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Défenseurs |
Avrillon (37), Bala (30), Domergue (38),
Fall (27), Léopoldès (22), Pastinelli (19)
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Milieux |
Philip
(25), Garcia (14), Pichard (3), Point (33), Florès (10),
Dumas (38), Rix (35)
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Attaquants |
Lebourgeois (36), Stein (15), Divert (31),
N'Jo Léa (11), Zemb (2)
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La citadelle
Venoix. Fabrice Divert, héros
de la saison s'il faut en désigner un, finit huitième buteur avec quatorze buts.
10600 spectateurs
de moyenne ont accompagné cette épopée et ont d'ailleurs largement contribué
à sa réalisation, car c'est à domicile que l'équipe a forgé son exploit, portée
par les encouragements de son public.
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