Confiance
au groupe de la montée. Franck Dumas devient
directeur sportif et son premier objectif est de pourvoir à son
remplacement sur le terrain. De ce fait, la première recrue est
Frédéric Danjou. Celui-ci a été formé à Auxerre où il a commencé
sa carrière professionnelle puis a été transféré à Oviedo en
Espagne. Les dernières saisons l'ont vu à Troyes qui l'a ensuite
prêté à Ajaccio. Avec 188 matches en Division 1 et 70 en Liga,
c'est un défenseur très expérimenté, habitué de plus aux combats
pour le maintien avec ses trois derniers clubs. Par ailleurs, Remy
souhaite faire confiance aux joueurs qui ont obtenu la montée et
le club prolonge les contrats de Watier, Hébert et Seube, gardant
ainsi la majorité de l'effectif précédent, Clément partant cependant
à Amiens peu après le début de la saison. Recrutement
en Belgique. Profitant
de sa connaissance du football belge pour avoir entraîné à La Gantoise, le
coach caennais obtient le recrutement de trois joueurs qui en sont issus. Le
mileu offensif côté droit Gregory Dufer vient de Charleroi. A vingt-deux ans,
c'est un espoir de son pays qui a trois sélections dans l'équipe
nationale. De Mouscron arrive l'expérimenté milieu défensif Steeve
Dugardein, trente ans dont vingt-deux dans son club. Enfin, Caen
fait venir un ancien protégé de Remy, le Sénégalais Ibrahima Faye,
arrière gauche international doté d'une puissante frappe. La formation
encore et toujours. Le club
renforce aussi sa confiance en les jeunes en faisant signer un contrat
pro au gardien Benoît Costil, tout auréolé de son titre de
champion d'Europe des moins de dix-sept ans, ainsi qu'à Mathias
Jouan et à Franck Berrier. Les jeunes internationaux Guillaume
Quellier et Yoan Gouffran, de même que le défenseur central Jérémie Sorbon
(qui sera de l'épopée de la coupe de la Ligue)
seront titularisés en cours de saison. L'attaquant Julien Valero
participera aux derniers matchs et Elliot Grandin sera de la désillusion
finale à Istres.
Arrivées |
Danjou
(Ajaccio/Troyes), Dufer (Charleroi), Dugardein (Mouscron), Faye (La
Gantoise), Matic (OFK Belgrade), Idrissou (Hanovre).
|
Départs |
Dumas
(arrêt), M'Beng (Paris FC puis Ilisiakos), Murgia (Romorantin), Grougi
(Cherbourg), Clément (Amiens).
|
MATCHS
AMICAUX : le temps des essais (Debout
: Sarr,
Bockhorni (non retenu), Sorbon, Faye, Zubar, Planté.
Accroupis :
Mazure,
Deroin, Rankovic, Eudeline, Hébert, contre
Amiens à Courseulles)
[Photo : Laurent Hasley - www.smcaen.fr]
...
|
|
...
et des retrouvailles (à Ouistreham) : Franck Priou,
Stéphane Dedebant, Pascal Vahirua.
|
|
Début prometteur. L'équipe qui commence le
championnat est, à Danjou près, la même que celle qui a fini le
précédent. En effet, Dufer s'est blessé au mollet pendant le premier
match amical, occasionnant une indisponibilité de plusieurs semaines
tandis que Dugardein est diminué par une gastro-entérite (plus tard,
il sera opéré d'une occlusion intestinale et restera longtemps absent). Caen est
tenu en échec 1-1 par son compagnon de promotion Istres lors
des retrouvailles avec la Ligue 1. Encaissant après quatre minutes un but gag sur un
lob de trente mètres, l'équipe trouve néanmoins les ressources pour
égaliser par Watier (son cinquantième but en championnat) un
quart d'heure après et Sarr frappe le poteau en seconde mi-temps.
Malherbe va ensuite chercher un bon match nul 2-2 au Parc des Princes
en réussissant deux fois à revenir au score et en surprenant par
sa volonté offensive. La solidarité de l'équipe, maintes fois démontrée
en ligue 2, lui permet de réaliser l'exploit
de battre Monaco. Dominateurs en première mi-temps, les Caennais
touchent le poteau par Eudeline puis ouvrent le score par Watier
et tiennent le choc en seconde période.
CAEN-MONACO
1-0 (Watier)
|
Elana;
Hengbart, Ben Askar, Danjou, Seube (Faye 75è); Dugardein, Deroin, Eudeline
(Zubar 85è), Lemaître; Watier, Mazure (Hébert 62è)
|
Au match
suivant à domicile, après avoir été battus à Auxerre au dernier
instant de la partie, les Malherbistes gagnent de nouveau 1-0 face
à un des favoris, qui est cette fois Lens. Neuvième
après quatorze journées. Mais après un match raté
à Lille où Sarr aurait néanmoins pu égaliser s'il n'avait pas vu
son penalty arrêté, Caen traverse une passe délicate de cinq matchs
sans victoire ponctuée par une lourde défaite 4-0 à Lyon. De plus,
Elana est arrêté pour deux mois suite à une blessure à l'entraînement.
La réception
de Nantes et une victoire 2-1 après avoir été mené tôt dans le
match montre cependant que l'équipe n'a pas perdu ses vertus. Un
peu plus tard, Malherbe gagne superbement à Metz avec un doublé
de Mazure et se retrouve neuvième. Difficile
fin de première partie. Malheureusement, l'équipe finit le parcours aller avec
quatre défaites : à Bastia et à Saint-Etienne, on a l'impression
qu'elle se rend sans combattre, face à Marseille, l'arbitrage frise
le scandaleux, avec notamment un but valable refusé pour hors-jeu,
et, pour finir, Toulouse vient terrasser des joueurs en proie
au doute et gâchant trop d'occasions. Malherbe est seizième à la
fin du parcours aller, deux points devant le premier relégable.
Néanmoins, l'année se termine par une qualification à Sochaux en
coupe de la Ligue. La valse-hésitation
du mercato. 4-4-2 ou 4-5-1 ? Si le
premier système, dans une configuration offensive avec un seul milieu
récupérateur, a plutôt bien réussi au début, les faillites défensives
ont conduit à l'apparition du second. Dès lors, faut-il recruter
un attaquant évoluant en pivot ou un milieu ? Malherbe engage l'international
espoir serbe Igor Matic, milieu offensif gaucher et, à la dernière
minute, se fait prêter l'attaquant camerounais Idrissou par Hanovre.
Malheureusement, celui-ci arrive diminué par un genou fragile qui
nécessitera une opération. Il ne jouera pas de la saison ... Le championnat
n'est pas un long fleuve tranquille. Ce n'est pas un programme
facile qui attend les Caennais à la reprise et pourtant le mois
de janvier est plutôt honorable, notamment grâce à une victoire
à Lens malgré une domination constante des locaux. Le SMC est aussi
en coupe de la Ligue, ce qui lui vaut un double affrontement avec
Auxerre dans la même semaine. La défaite en championnat coûte sa
place à Elana au bénéfice d'un Planté magistral en coupe. Un lourd
revers 5-0 à Strasbourg place cependant l'équipe aux portes
de la relégation, juste devant Ajaccio qui se présente alors à d'Ornano.
Après une première mi-temps spectaculaire où les deux équipes se
rendent coup pour coup, Malherbe se recroqueville mais parvient
à sauver le nul 2-2. C'est aussi le score à Bordeaux où le
SMC réussit le tour de force de remonter deux buts. Exploit contre
Lyon. Quand Lyon se présente
à Caen, il est leader, qualifié en quarts de finale de Ligue des
Champions et n'a subi qu'une défaite. Sur une pelouse en piteux
état (à tel point qu'Aulas en fera constater le délabrement par
huissier), les Malherbistes réussissent l'exploit de terrasser l'ogre
lyonnais avec un but plein de sang-froid de l'inévitable Mazure.
CAEN-LYON
1-0 (Mazure)
|
Planté;
Seube, Ben Askar, Danjou, Faye; Zubar, Dugardein, Eudeline
(Watier 70è), Deroin, Lemaître (Hengbart 85è); Mazure
(Jovicic 75è)
|
Avant-derniers
après des rendez-vous ratés. Si l'équipe s'est
donné un peu d'air avec cette victoire, elle va malheureusement
perdre ce bénéfice dans des affrontements directs avec des rivaux
pour la descente. A Nantes, elle perd 2-0 mais surtout, c'est dans
les réceptions de Metz et de Bastia que Malherbe n'est pas à la
hauteur. Le même score de 0-1 sanctionne ces deux rencontres au
sommet où le SMC n'a pas sû forcer le destin. Heureusement, entre-temps,
Mazure a signé la victoire à Nice, empêchant un naufrage complet
mais pas une dix-neuvième place, à six points des Azuréens, premiers
des non relégables. Remy limogé. Après la défaite au Stade
de France et à quatre journées du but, le maintien semble
donc compromis. La direction malherbiste écarte alors,
en invoquant plutôt des problèmes extra-sportifs, Patrick
Remy pour le remplacer par Franck Dumas, Roche restant
adjoint. Baroud d'honneur
inachevé. Revenant à un 4-4-2
systématique, Malherbe va alors prendre sa revanche
au Stade Vélodrome face à un OM en perte de vitesse. L'équipe fait
encore preuve de vertus morales en prenant deux fois l'avantage,
le jeune Valero marquant son premier but, et Watier ne faillit pas
lorsque, dans les arrêts de jeu, il crucifie les Phocéens. C'est
ensuite une autre club de légende, celui des Verts de
Saint-Etienne, qui plie à d'Ornano sous la volonté rouge et bleu.
Et au Stadium de Toulouse, Caen illustre encore son côté imprévisible
en passant de 0-2 à 3-2 dans le dernier quart d'heure.
TOULOUSE-CAEN
2-3 (Mazure, Ben Askar, Hengbart)
|
Planté;
Hengbart, Ben Askar, Sorbon, Faye (Seube 35è); Zubar, Deroin, Eudeline,
Matic; Watier (Valéro 60è), Mazure
|
|
|
|
|
|
Veni,
vedi, vici
|
|
Avant la
dernière journée, Caen n'est plus relégable, devançant Bastia d'un
point et Nantes de deux. Malheureusement, les Caennais cèdent
3-2 à Istres, pourtant dernier de la classe, après avoir
encore encaissé un but tôt dans le match. C'est une cruelle désillusion
pour des Malherbistes incapables de forcer le destin dans une rencontre
qui semblait être la plus facile des quatre dernières.
|
Descensuri
te salutant
|
Effectif
(matches joués)
|
Gardiens |
Elana (13),
Planté (25)
|
Défenseurs |
Seube (27), Ben Askar (28), Hengbart (30), Danjou
(31), Faye (30), Suares (2),
Sorbon (5), Clément (1)
|
Milieux |
Zubar
(34), Dufer (21),
Bakour (15), Deroin (37), Hébert
(21), Lemaître (29), Lesoimier
(3), Rankovic (14), Eudeline (24), Matic (11), Dugardein (20),
Berrier (2), Jouan (1), Mawéné (1)
|
Attaquants |
Sarr (11), Mazure (32), Watier
(32), Jovicic (11), Gouffran (8), Valero (5), Grandin (1)
|
Si près du
bonheur et finalement si loin. Malherbe est donc passé
près de la réussite en coupe de la Ligue et en championnat
mais a échoué dans les deux cas. Quelques rendez-vous ratés face
des adversaires directs auront eu raison d'une équipe au mental
imprévisible, capable de battre Lyon et Monaco mais perdant
à Istres au moment de conclure.
Le public s'est, quant à lui, montré fidèle avec une moyenne de
19802 spectateurs, un record de 20972 contre Marseille et plusieurs
matchs à guichets fermés. Mazure a marqué treize fois, pointant
à la quatrième place des buteurs. Six passes décisives complètent
son tableau de chasse. De son côté, Watier a confirmé ses aptitudes
avec neuf réalisations.
L'AVENTURE
DE LA COUPE DE LA LIGUE
|
La coupe de la Ligue
n'avait jusqu'alors pas réussi aux Caennais. La
saison 2004/05 aura renversé cette tendance de belle
manière : après avoir gagné à Ajaccio et s'être qualifié
aux tirs aux buts à Sochaux puis à Auxerre à l'issue
de prestations héroïques symbolisées par un Vincent
Planté quasi invincible, Malherbe reçoit Monaco en demi-finales.
Les Monégasques doivent se battre sur plusieurs
fronts et ne présentent pas leur équipe-type. Caen,
privé de son côté de Ben Askar, Zubar et Danjou, s'impose
sans coup férir 3-1, en ayant mené 3-0 et s'ouvre les
portes du Stade de France pour y rencontrer Strasbourg.
CAEN-MONACO
3-1 (Mazure, Lemaître, Watier)
|
Planté; Hengbart,
Sorbon, Faye, Seube; Dugardein, Rankovic (Dufer 36è), Deroin
(Suares 86è), Lemaître; Mazure (Hengbart
62è), Watier
|
|
Debout
: Eudeline,
Faye, Sorbon, Ben Askar,
Planté Accroupis :
Mazure,
Dugardein, Lemaître, Deroin, Seube, Zubar.
|
A cette occasion, plus de
30000 supporteurs font le déplacement de Paris. Malheureusement,
après une égalisation de Mazure juste avant la mi-temps,
le SMC cède en seconde période sur un coup-franc tiré
en force et sur lequel Planté reconnaîtra avoir fait
une erreur. A l'issue d'une partie équilibrée, Caen
voit son rêve s'envoler et doit retourner à la dure
réalité de la lutte pour le maintien.
CAEN-STRASBOURG
1-2 (Mazure)
|
Planté; Seube,
Ben Askar,
Sorbon, Faye; Zubar (Watier 84è), Dugardein (Hébert
88è), Deroin, Eudeline (Lesoimier 75è), Lemaître; Mazure
|
COUPE
DE LA LIGUE
|
16èmes
|
AJACCIO-CAEN 0-2
|
8èmes
|
SOCHAUX-CAEN 0-0 (3-4
tab)
|
Quarts
|
AUXERRE-CAEN 1-1 (5-6
tab)
|
Demi
|
CAEN-MONACO 3-1
|
Finale
|
CAEN-STRASBOURG 1-2
|
|
|