Patrick Parizon,
recherche diplômé. Patrice Garande est de
retour comme adjoint et paradoxalement, il faut lui trouver un supérieur,
qui plus est titulaire du diplôme d'entraîneur professionnel (que
Garande obtiendra néanmoins en fin de saison). Après
avoir été longtemps sur la piste Bazdarevic, le club décide de confier
ce rôle à Franck Dumas (toujours directeur sportif) dans la continuité
de la fin de la saison précédente. Néanmoins, ce dernier n'est pas
diplômé non plus et il est finalement fait appel à Patrick Parizon,
que Caen avait trouvé sur sa route à la tête de Niort, de 1986 à
1989 et qui, entre-temps, était notamment passé par Grenoble, Amiens, Martigues
et la Côte d'Ivoire. C'est donc une direction tricéphale, menée par Dumas, qui
prend la tête du secteur sportif malherbiste. Stéphane Roche est
dirigé vers la formation, celle-ci étant confiée à Sébastien Bannier
après la retraite de Roger Fleury. Un troisième gardien expérimenté,
Branger, est engagé pour être aussi préparateur physique. Départs en
nombre. Une descente implique
la plupart du temps un nombre important de départs et celle-ci ne
déroge pas à cette règle. Danjou retourne à Ajaccio, les fins de
contrats Idrissou, Rankovic, Jovicic, Sarr, Bakour, Suares
et Elana ne se voient pas offrir de prolongation et les Belges retrouvent
leur championnat. Watier s'en va dans sa Bretagne natale, libéré
après six années de bons et loyaux services qui auront fait de lui
le meilleur buteur de l'ère moderne du club. Mazure est
transféré à Saint-Etienne. Peu après le début de la saison, Faye
est prêté, puis transféré, à Troyes. Recrutements
et prolongations. Les trois meilleurs buteurs
des années Remy étant partis, il s'agit de reconstruire une attaque.
L'arrivée de Lilian Compan fait partie du transfert de Mazure :
barré chez les Verts, c'est néanmoins un buteur qui a prouvé
son efficacité en division 2, ainsi qu'à Créteil et à Châteauroux.
Il arrive cependant après une période d'inactivité liée à une fracture
du tibia, même s'il a repris l'entraînement. Stéphane Samson, normand
formé au Havre, est également un joueur efficace à ce niveau,
comme il l'a montré au Mans et à Clermont. Les autres éléments offensifs
sont les jeunes Valero, Gouffran (qui glissera souvent au poste
de milieu droit), Grandin, déjà intégrés à l'effectif, et, plus
tard, Julien Toudic.
Danjou est remplacé par le solide Istréen Brahim Thiam tandis
qu'Oumar Bakari, jeune prometteur mais à la sulfureuse réputation,
vient en milieu défensif. Enfin, Grougi est de retour d'un prêt
à Cherbourg. Par ailleurs, le club réussit à conserver Hengbart,
en fin de contrat, et Zubar, international espoir convoité.
Le Messin Gregory Leca, un milieu défensif ayant régulièrement opéré
en ligue 1, signe après les quatre premiers matchs, suivi peu après
par le Troyen Nicolas Florentin qui est un milieu offensif gauche.
Arrivées |
Thiam
(Istres), Branger (Gueugnon), Compan (Saint
Etienne),
Grougi
(Cherbourg), Bakari (Laval), Leca (Metz), Traoré (Mondeville),
Florentin (Troyes)
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Départs |
Bakour
(Istres), Danjou (Ajaccio), Watier (Guingamp), Elana (Brest), Idrissou (Hanovre), Mazure
(Saint Etienne), Dufer (Bruges), Dugardein (Mouscron),
Jouan (Mondeville), Faye (Troyes), Suares (Most), Sarr, Rankovic
(Sète),
Jovicic, Berrier (Beauvais)
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La
réserve, mélange de jeunes et de professionnels .
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Retrouvailles
difficiles. Caen retrouve la Ligue
2 avec la volonté avouée de remonter, mais la réalité s'avère délicate. Un
score de 3-2, dans la lignée de la fin de la saison passée tout
comme les erreurs défensives qui l'accompagnent, sanctionne un déplacement
à Créteil, d'où Eudeline sort indisponible pour plusieurs mois. Le match contre Amiens étant repoussé à cause de la réfection
de la pelouse, c'est à Reims que Malherbe s'incline ensuite lors
d'un match où Planté est expulsé. Cela permet au grand espoir Benoît
Costil d'effectuer ses débuts à d'Ornano. Malheureusement, s'il
se révèle à la hauteur, ce n'est pas le cas d'une équipe battue
2-0. Après un déplacement manqué à Laval, Malherbe est dernier,
à dix points de la troisième place,
loin de son ambitieux objectif. Lentement
mais sûrement ... Après un tel départ,
l'équipe essaye d'abord de se rassurer défensivement et marque son
premier point à l'issue d'un nul 0-0 lors de la réception de Guingamp.
C'est ensuite la venue d'Amiens qui permet de retrouver aussi l'efficacité
offensive et un 3-0 net et sans bavure remet Malherbe sur les rails
pour une spectaculaire remontée au classement. Si les Caennais ne
parviennent pas à l'emporter à Sète où ils sont rejoints sur le
fil ainsi qu'à Istres lors d'une rencontre reportée pour cause d'invasion
... de moustiques, ils optiennent des victoires probantes à Dijon
et à Clermont ainsi que lors de la réception de Lorient.
CAEN-LORIENT
1-0 (Compan)
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Planté; Hengbart,
Ben Askar, Thiam, Seube; Zubar (Leca 80è), Deroin, Lemaître, Florentin;
Gouffran (Grandin 84è), Compan
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Compan,
notamment, montre son efficacité de buteur et, après être revenu
à la huitième place, Caen élimine Strasbourg 1-0 au deuxième tour
de la coupe de la Ligue au terme d'une revanche au goût un peu amer.
C'est au total pendant onze matchs de championnat que les Caennais
restent invaincus mais trop de nuls (sept) freinent la progression
arithmétique et Malherbe se retrouve dixième après un échec au Havre,
sans avoir repris un seul point au troisième. Néanmoins, en battant
Bastia 4-1 à d'Ornano avec une détermination les conduisant
à finir à neuf après les expulsions de Planté et d'Hengbart, les
Caennais, menés par un efficace Samson, se reprennent bien.
Après cette victoire, Deroin est opéré de l'épaule et restera absent
deux mois.
Deux matchs plus tard, c'est la mi-championnat et elle est
atteinte à la sixième place, à sept points des Corses qui sont troisièmes.
La dernière rencontre de l'année est malheureusement une défaite
2-0 à Guingamp en coupe de la Ligue, avec un but sur la
fin du revanchard
Watier, alors qu'Eudeline avait raté un pénalty juste avant la mi-temps. Une semaine
apocalyptique. Si la nouvelle année
débute honorablement par un nul à Amiens et une qualification 4-0 en
coupe de France chez les promotionnaires de Longuenesse. Mais en
une semaine, le ciel tombe sur la tête des Caennais. Faute d'avoir
aligné suffisamment de joueurs ayant disputé les deux rencontres
précédentes (six au lieu de sept), Malherbe est éliminé de la coupe
sur tapis vert (appel et recours à la justice n'y changeront rien) tandis qu'en championnat, l'équipe est battue par
Reims 3-1 à d'Ornano et va perdre à Valenciennes contre un des trois
premiers. Avec quatorze points de retard sur le podium, la montée
est désormais bien hypothétique. La chevauchée
fantastique. Le moral est en berne
du côté des joueurs mais ils arrivent à se reprendre, plutôt laborieusement
dans un premier temps. La venue à d'Ornano de deux équipes en difficulté,
Laval et Sète, leur permet de renouer avec la victoire tout en allant
chercher un nul à Guingamp. L'écart avec le troisième s'est réduit
à huit points, l'équipe joue plus libérée, loin - à ce moment -
de toute pression. Elle fait un match nul 1-1 chez un des favoris, Sedan,
en ratant une balle de 0-2, et, deux journées après, va s'imposer sans coup férir chez
un autre prétendant, Lorient.
LORIENT-CAEN
1-3 (Lemaître, Sorbon, Deroin)
|
Planté; Hengbart,
Sorbon, Thiam, Seube; Zubar, Deroin (Matic 87è), Gouffran,
Florentin (Lemaître 46è);
Valéro (Toudic 76è), Samson
|
L'objectif n'est plus qu'à six points
mais, télévision oblige, il a fallu aller en Bretagne un lundi et
c'est la même semaine que Malherbe reçoit un Dijon euphorique qui
profite d'une certaine lassitude caennaise pour partager les points.
Ce match nul est le dernier de la saison ! Le SMC aligne alors une
improbable mais fantastique série de sept victoires consécutives,
son record depuis 1970 ... L'équipe y prouve des vertus morales
retrouvées, gagnant in extremis à d'Ornano contre Gueugnon
et Châteauroux grâce à ses défenseurs Hengbart et Seube mais dominant
largement les voisins havrais 4-1 avec un doublé de la révélation
Gouffran. A l'extérieur, Malherbe est irrésistible à Montpellier
et héroïque à Bastia. Face à une équipe corse qui craque, il faut
d'abord résister aux joueurs pour, en deuxième mi-temps, assurer
un succès sportif 2-0, puis au public dont une partie envahit Furiani
dix minutes avant la fin ... Drame en
deux actes. A la veille de l'avant-dernière
journée, Caen est revenu à la quatrième place mais surtout,
il est ex-aequo avec le troisième Lorient, seulement devancé
de deux unités à la différence de buts. Deux joueurs importants
blessés, Zubar et Compan, manquent à l'appel mais son programme
semble plus favorable : il se rend à Brest, une équipe qui n'a plus
gagné depuis douze rencontres tandis que Lorient se déplace chez
le leader Valenciennes qui cherche le titre. Malheureusement, pris
à froid au début de chaque mi-temps par une équipe qui lutte pour
se maintenir, les malherbistes retrouvent leurs vieux démons et
ne maîtrisent pas la pression, parvenant juste à réduire le score.
Les Lorientais échouent aussi d'un but, ce qui fait que la situation
est la même avant la dernière journée pour laquelle les deux protagonistes
reçoivent. Face à Créteil, devant 20376 spectateurs, les Caennais
commencent mal en encaissant un but à la deuxième minute mais se
reprennent très vite et, après un quart d'heure dantesque symbolisé
par un Gouffran en état de grâce, mènent 3-1. A l'issue d'une mi-temps
d'une rare intensité, ce score les envoie en ligue 1 car Lorient
est tenu en échec par Reims. Hélas, les Cristolliens resserrent
la garde, la transversale s'en mèle par trois fois et le score n'évolue
plus tandis que les Lorientais trouvent l'ouverture en finissant
sur le même score de 3-1. La déception est immense, à l'image de
l'enjeu, Malherbe restant en ligue 2, devancé par un adversaire
qu'il a battu deux fois.
L'union
sacrée
|
CAEN-CRETEIL
3-1 (Gouffran 2, Florentin)
|
Planté; Hengbart,
Sorbon, Thiam, Seube; Leca (Valéro 74è), Deroin, Florentin, Lemaître
(Eudeline 54è);
Samson (Toudic 61è), Gouffran
|
|
Jimmy
Hébert donne le coup d'envoi
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Effectif
(matches joués)
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Gardiens |
Planté
(36), Costil (4)
|
Défenseurs |
Seube (37), Ben Askar (15), Hengbart (32), Thiam
(26),
Sorbon (34), Traoré (3), Faye (1)
|
Milieux |
Grougi (7), Deroin (27), Hébert
(2), Zubar
(31), Lemaître (28), Lesoimier
(11), Eudeline (17), Matic (13),
Bakari (8), Leca (25), Quellier (3), Florentin (27), Gouffran (32),
Mawéné (1)
|
Attaquants |
Compan
(27), Samson (29), Valero (17), Grandin (19), Toudic
(3)
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Maudits ? Pour la deuxième année
consécutive, Malherbe a donc échoué sur le fil à l'issue d'un final
mouvementé. Quand il s'en faut d'aussi peu, la moindre anicroche peut
servir d'explication : un début peu glorieux, une première remontée
trop souvent marquée par le match nul, une pression mal supportée
à Brest ou la barre transversale contre Créteil. Finalement, peu
importe, seule restent la tristesse mais aussi, dans ce cas, l'exaltation
d'une fantastique fin de parcours avec l'espoir de la continuité
dans la performance pour le championnat suivant. Caen, avec 12866
spectateurs, a réalisé la meilleure moyenne en ligue 2. Samson avec
onze buts et Compan auteur de neuf ont été raisonnablement
efficaces, même si le second nommé a souffert physiquement, ce qui
se comprend au vu de son problème initial. Gouffran a été la révélation
offensive, marquant huit buts et Sorbon s'est installé durablement
en défense centrale. Un fidèle quitte le club après dix ans : Jimmy
Hébert, pour lequel l'expression de bons et loyaux services semble
avoir été créée. |