Enfin la
stabilité. En conservant
son entraîneur, le club retrouve une stabilité qu'il n'avait pas
connue depuis trois saisons. Dans cette logique, le recrutement
n'est pas clinquant : il s'agit d'améliorer une équipe qui a très
bien fini le championnat précédent et seules des retouches sont
apportées. Le défenseur central lavallois Aziz Ben Askar, joueur expérimenté
de division 2, vient épauler Franck Dumas qui a resigné pour un
an. Un milieu offensif serbo-monténégrin, Ljubisa Rankovic, arrive
pour occuper le côté gauche. Il a été formé au Partizan de Belgrade
avec lequel il a joué la coupe de l'UEFA, et a fait un détour
exotique
par la Corée et la Chine. Rigueur financière oblige, le club ne
renouvelle que le bail de son capitaine tandis que les autres
joueurs en fin de contrat partent : il s'agit de Garcion, Aubry,
Hriscu et Braud. De même, Zanotti négocie le rachat de sa dernière
année et quitte Caen. Pour épauler Elana, Malherbe recrute le jeune gardien
cannois Vincent Planté. Bodmer en
ligue 1. Mathieu Bodmer qui, la saison écoulée, est
passé de la consécration nationale en août, avec deux sélections
espoirs, à la mise à l'écart du groupe aux deux tiers du championnat (on
lui reproche son manque de détermination), est transféré à Lille.
Malheureusement, après une année en demi-teinte, la somme touchée
est bien moindre que celle qui aurait été obtenue en
cédant le joueur un an auparavant mais il était impossible de
prévoir cette dégradation de la situation d'un brillant élément. Un autre espoir du club, Diarra,
part à Sochaux. Il s'agit là de la conséquence d'une erreur administrative,
le SMC ne lui ayant pas proposé dans les délais son premier contrat
professionnel, de même qu'à Lesoimier et Lemaître. Heureusement,
ces deux derniers restent mais cette maladresse conduit au licenciement
de Michel Bérard. Un autre jeune, Yohan Eudeline, arrive de
Mondeville. Deux Yougoslaves
à Caen. Peu après la reprise, des problèmes d'efficacité
conduisent au recrutement d'un second Serbo-Monténégrin, l'attaquant
Zoran Jovicic, international et ancien joueur de l'Etoile Rouge
de Belgrade et de la Sampdoria de Gênes. Au tiers du championnat,
Alex Di Rocco, lassé de ne pas jouer, trouvera un accord avec le
club pour être libéré de son contrat. Ouf, Watier
ne trouve pas preneur. Par contre, Watier, annoncé
partant quasi certain pour Angers à l'intersaison ne trouvera pas
preneur et restera pour s'épanouir au poste de milieu droit.
Arrivées |
Rankovic
(Zemun), Ben Askar (Laval), Planté (Cannes), Eudeline (Mondeville),
Jovicic (Sampdoria).
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Départs |
Bodmer
(Lille), Coquerel
(Beauvais), Diarra (Sochaux), Aubry (arrêt), Garcion, Hriscu, Braud
(Dijon),
Zanotti, Isabel (Dives), Di Rocco.
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Derniers. Après des matches amicaux
prometteurs, Malherbe commence la saison plein d'espoirs en réalisant
un bon nul à Troyes. Deroin égalise peu avant la fin sur un penalty
qu'il doit retirer alors que Sarr avait permis à son équipe de mener
à la pause. Mais les retrouvailles avec d'Ornano se passent
mal : contre Clermont, Caen, auteur d'une excellente première
période, touche deux fois les poteaux et encaisse un but peu après
la reprise. Si Sarr égalise, Deroin rate cette fois un tir au but
et Clermont double le score aussitôt. C'est le début d'une mauvaise
passe pour le SMC qui perd aussi Mazure et Sarr sur blessure, Watier faisant alors son retour. Le réveil. Après cinq rencontres,
Caen n'a toujours pas gagné et se retrouve dernier à deux points
des Angevins qu'il reçoit. Dans un match tendu, Rankovic ouvre le score
après une demi-heure de jeu puis Malherbe réussit à conserver son
avantage.
CAEN-ANGERS
1-0 (Rankovic)
|
Elana;
Hengbart, Ben Askar, Dumas, Seube; Bakour, Deroin, Eudeline
(Lesoimier 73è), Rankovic; Watier, Sarr (Hébert 66è)
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Libérés, les Caennais
s'en vont triompher 3-0 à Niort où la réussite sourit enfin puis,
accrocheurs, renversent le score en seconde période face à Gueugnon
avec un doublé de Sarr,
remontant ainsi à la dixième place. Malherbe obtient alors des résultats
plus conformes aux espoirs initiaux. Deux anniversaires
et un hommage. La venue de Saint-Etienne est
l'occasion de célébrer deux anniversaires : les quatre-vingt dix
ans du club et les dix du stade d'Ornano. Après un match difficile
mais valeureux, les Caennais trouvent l'ouverture peu avant la
fin grâce à un coup-franc de Watier. L'après-match est un pur moment
d'émotion avec l'inauguration de la tribune Borrelli précédant un
feu d'artifice.
CAEN-SAINT
ETIENNE
1-0 (Watier)
|
Elana;
Hengbart, Ben Askar, Dumas, Seube; Hébert (M'Beng 84è),
Bakour, Eudeline, Rankovic (Suares 90è); Watier, Sarr (Jovicic 64è)
|
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Remontée
inexorable. Après
cette célébration, Caen continue sa série d'invincibilité en alternant succès à domicile et nul à l'extérieur. La victoire la plus probante
est obtenue contre Lorient suite à une remarquable prestation. Après
un 0-0 méritoire à Sedan avec une équipe réduite à dix par l'exclusion
d'Hébert, Malherbe arrache trois points significatifs à d'Ornano face au
troisième Amiens,
Watier concluant sur un penalty à la dernière minute des arrêts
de jeu. Caen gagne à Besançon juste avant la fin du match mais le
derby contre Rouen, première rencontre opposant ces deux équipes
en championnat depuis 1988, voit cette fois l'adversaire marquer
dans le temps supplémentaire pour obtenir l'égalisation. Le SMC
termine les matches aller, ce qui coïncide avec la trêve, sur une
victoire 2-0 à Nancy suite à un doublé de Mazure, en totalisant
alors quatorze rencontres consécutives sans défaite en
championnat. Il est quatrième, à six points du leader Istres conduit
par Gravelaine, et sur les talons de Saint-Etienne et Lorient. Sur le podium. A la reprise, l'équipe continue
sa marche en avant en recevant Le Havre pour les trente-deuxièmes
de finale de la Coupe de France. C'est encore Watier qui délivre
ses coéquipiers en obtenant puis en transformant un penalty
à douze minutes de la fin. Mais le héros des deux rencontres suivantes
est le jeune Lemaître : ayant peu joué durant la première moitié
de la saison, il avait envisagé de partir au mercato, mais
était finalement resté. Titularisé à Clermont, il y ouvre un score
qui sera finalement de 2-2 après que Caen ait mené deux fois. Malherbe
parvient enfin dans les trois premiers en battant le leader Istres
2-1 devant 17000 spectateurs. Jovicic marque son premier but en
championnat après vingt minutes mais Gravelaine (qui frappera la
transversale à l'ultime instant) égalise peu après la mi-temps
et c'est Lemaître, d'une superbe frappe lointaine qui signe la victoire
caennaise. Il aura fallu seize matches pour parvenir sur le podium.
Petit passage
à vide. Malheureusement, la série s'arrête à Grenoble qui gagne in extremis grâce
à un penalty et c'est Laval qui vient ensuite s'imposer à d'Ornano. Malherbe
se trouve même éliminé en huitièmes de finale de la Coupe en perdant
1-0 à Amiens. Néanmoins, l'équipe se reprend et Watier retrouve
son rôle de libérateur des dernières minutes à Angers, puis un peu
plus tard lors de la réception de Châteauroux après laquelle
on revoit Caen à la troisième place. Malgré une défaite à Geoffroy-Guichard
à l'issue d'un match mal appréhendé mentalement, les Malherbistes
s'installent plus solidement encore à cette position de promouvable
en remportant nettement le derby contre Le Havre puis en gagnant
à Lorient chez l'adversaire direct le plus redouté. C'est encore
Watier, de retour sur ses terres, qui signe un but dans les derniers
instants par un superbe tir brossé en lucarne.
LORIENT-CAEN
2-3 (Lemaître, Ben Askar, Watier)
|
Elana;
Hengbart, Ben Askar, Dumas, Seube; Hébert,
Deroin, Eudeline, Lemaître (Zubar 89è); Watier, Sarr (Jovicic 79è)
|
Montée assurée
chez le voisin. Après un revers à domicile
face à un Créteil négatif, Caen reprend sa marche en avant, l'apogée
étant atteinte à Amiens avec un succès sans appel 3-0 (dont un doublé
de Mazure) qui souligne la maîtrise collective de l'équipe. Le SMC obtient
la certitude de monter en gagnant 2-1 à Rouen chez son voisin
lanterne rouge.
Dauphins
des Verts. Les deux derniers matchs à domicile donnent à l'équipe
l'occasion de communier avec son public et voient deux victoires
sans bavure. Malherbe est très proche d'obtenir le titre mais Saint-Etienne
parvient à emporter celui-ci à quatre minutes de la fin du championnat.
Dumas tire
sa révérence. Peu importe finalement : le véritable événement de la dernière journée
est l'hommage rendu à Franck Dumas qui dispute son dernier match
avant de rallier le staff technique. Il sort sous les applaudissements
peu avant le coup de sifflet final et, une nouvelle fois, la soirée
se termine par un feu d'artifice.
CAEN-TROYES
3-0 (Mazure, Hengbart, Eudeline)
|
Planté;
Hengbart, Ben Askar, Dumas (Clément 89è), Seube; Hébert,
Deroin
(Bakour 91è), Eudeline, Rankovic; Mazure, Sarr (Zubar 87è)
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Effectif
(matches joués)
|
Gardiens |
Elana (36),
Planté (1)
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Défenseurs |
Suares (10), Clément (16), Zubar
(25), Seube (29), Ben Askar (33), Hengbart (37), Dumas
(30), M'Beng (6)
|
Milieux |
Grougi (6),
Bakour (27), Deroin (36), Hébert
(35), Lemaître (19), Lesoimier
(10), Rankovic (24), Eudeline (32),
Watier (32), Mawéné (1)
|
Attaquants |
Sarr (30), Mazure (23), Di Rocco
(5), Jovicic (19), Gouffran (2)
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Victoire
d'un collectif. Au terme de sept saisons de
division 2, Caen retrouve donc l'élite. Après un départ délicat,
l'équipe a su se reprendre et sa solidarité ainsi qu'une organisation
rigoureuse portée vers l'offensive lui ont ensuite permis un parcours
régulier et sans véritable baisse de régime, contrairement à bon
nombre de ses opposants. 12636 spectateurs de moyenne ont assisté
à cette progression, avec deux affluences à plus de 20000. Watier
s'est montré le meilleur buteur avec onze réalisations, Mazure concluant
à dix reprises et Sarr neuf fois.
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