Je copie-colle ici l’article que j’ai publié sur le blog de ma boîte.
Continuer la lecture de Etat des lieux à propos du poste de travail libre
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Hier nous fêtions nos noces de bois ! Gabriel gardé par ses grands-parents, nous nous sommes offert le luxe de dîner en amoureux, et avec délice, au Chalbens, un bon petit restaurant à proximité de la maison, avant de nous offrir une… grasse matinée (!).
Bien sûr, Gabriel fait notre bonheur (il est entré dans la phase où il dit non à tout, par principe, et apprend cinq mots par jour), tandis que Cha et Antoine se sont mariés il y a quinze jours au cours d’une grande et belle fête, à peu près dans les mêmes lieux que nous il y a cinq ans. La famille va bien en fait.
Et en bonus enfin, une photo du petit prise lors d’une escapade récente sur les plages du grand nord, chez Christophe (le photographe) et Nathalie :
Hier, je tombe sur cette dépêche AFP qui sera largement diffusée dans les médias pendant la journée : les Français jugent que l’intégration ne marche pas, selon un sondage :
76% des Français estiment que les étrangers ne font pas assez d’efforts pour s’intégrer, tandis que 54% d’entre eux jugent que la société française fait suffisamment d’efforts pour permettre aux étrangers de s’intégrer. ….
S’ensuit une tentative d’analyse :
Ces résultats montrent que pour les Français, les étrangers sont avant tout des boucs émissaires, selon Françoise Lorcerie, spécialiste des questions d’intégration au CNRS. « Il est frappant de constater que les Français ont une image diabolisée de l’étranger », observe-t-elle. « Dans une période de crise, on cherche à imputer à d’autres l’origine de nos problèmes », selon la chercheuse.
Et bien moi, ce sondage il me glace le sang. Sans blague. Je ne sais pas comment était posée la question, mais imaginer que trois quarts des Français peuvent déclarer tranquillement que les étrangers
(dans leur ensemble, hein, à quoi ça sert de faire dans le détail ?) ne font pas assez d’efforts pour s’intégrer, ça me laisse coi (après m’avoir fait gerber).
Peut-être faudrait-il rendre obligatoire dans nos entreprises le fait de recruter un quota d’étrangers
, pour que les Français se rendent compte qu’ils sont comme nous, les étrangers
. Les étrangers
que j’ai la chance de côtoyer moi, et bien ils bossent (d’ailleurs s’ils sont arrivés ici c’est qu’ils sont plutôt plus intelligents que nous…), ils rigolent, ils faignassent parfois (plutôt moins que nous autres Français d’ailleurs), ils mangent, ils font preuve d’une grande curiosité, ils achètent des vêtements et en général ils boivent même du vin. En tout cas plus que notre président.
Alors on va me dire : oui mais y’en a qui…
. Oui, y’en a qui, mais là le sondage il dit que les étrangers ne font pas assez d’efforts
, il ne fait pas dans la dentelle. Hop, tout le monde dans le même sac… ou plutôt dans le même bateau, et retour en Afrique, puisque probablement dans la tête du Français qui répond au sondage, tous les étrangers
viennent de là bas.
Et je me pose une question : qu’est ce qu’ils doivent penser, ces étrangers
, de ce sondage ? Moi si j’étais un étranger dans ce pays, ce matin, un étranger intégré bien sûr (comme ce serait le cas je suppose si j’étais expatrié… ), mon cœur balancerait entre la tristesse de voir s’étaler autant de bêtise crasse et la haine de voir les médias l’entretenir. Mais je crois que la haine ne serait pas loin de l’emporter.
Une dernière réflexion : un Français qui demande à ses potes de passage de faire venir du Camembert et du pinard en fraude alors qu’il vit à l’autre bout du monde (Etats-Unis, Japon…), qui parle français à ses gamins à la maison et qui tâche de rentrer en France tous les ans pour faire le tour de sa famille, est-ce qu’il fait assez d’efforts pour s’intégrer lui ? Ou est-ce qu’il a juste un comportement somme toute… humain ?
D’un côté une aumône de 1000€ pour une poignée de salariés, dont chaque ministre a une vision différente mais rejetée unanimement par syndicats et patronat. Mais qu’on se rassure, sur laquelle le président « ne cédera pas », tellement il est attaché à l’égalité et au partage des richesses.
De l’autre la réduction de l’immigration légale, parce que les 20 000 travailleurs bénéficiaires volent l’emploi des 4 millions de chômeurs français…..
Euh… si avec ça il arrive à se refaire une image sociale c’est un peu à désespérer non ? Rassurez-moi, ça ne va pas marcher, les Français se rendent compte que c’est de l’intox ? Hein, rassurez-moi.
Nous voici de retour à Paris, bien heureux d’avoir retrouvé notre petiot, qui nous a fait logiquement un peu la tête avant que la situation ne se normalise ce week-end…
Bon alors, ces derniers jours là-bas, qu’avons-nous fait ?
Nous sommes allés au MoMA, le célèbre musée d’art moderne de la ville, où nous avons fait preuve d’un grand chauvinisme en visitant d’abord le cinquième étage où on trouve une sacrée collection d’oeuvres de l‘avant-garde (qui rassemble les mouvements du début du XXè siècle : surréalisme, cubisme, dadaïsme, etc.), dont bon nombre sont signées par des Français ou des Parisiens : Cézanne, le douanier Rousseau, Matisse, Monet, Picasso, Van Gogh, Dali… En même temps que la fatigue commençait à se faire sentir, nous avancions dans le siècle, face à des oeuvres de plus en plus… modernes, jusqu’à y être parfois assez hermétiques.
Pour vous donner une idée, faites un tour sur le Art Project de Google, qui permet une visite virtuelle (bluffant). Ca vous permettra d’éviter de payer le prix d’entrée (raisonnable) et de vous faire escroquer devoir manger à la cafétaria du musée (mouahah).
Les jours suivants ont surtout consisté à prendre le temps de vivre dans la ville et/ou de profiter d’Elise et Pierre… en nous baladant à travers Mid Town (Little Italy, Broadway…), Brooklyn et Central Park, souvent à la recherche d’un café / brunch / burger sympa ; en nous payant les cookies orgiaques de la Levain Bakery ; en faisant les magasins pour se rendre compte avec consternation que la mode vestimentaire à NY c’est le jean skinny carrot. On a été obligé de se replier au Gap pour trouver de quoi rentrer avec quelques frusques. L’occasion enfin d’aller au cinéma (un véritable luxe pour nous !), voir en vraie VO King’s speech, le grand vainqueur des Oscars du début des vacances.
Et puis il a bien fallu clôturer nos premières grandes et lontaines vacances depuis 2008. Merci encore à Pierre et Elise pour leur accueil, et aux New-yorkais pour leur bienveillance à laquelle on ne s’attendait franchement pas. Pour ceux que ça intéresse, on a même fait un album photo. Enjoy.
Hello chers, suite de notre longue semaine dans la grande pomme.
Avant hier, nous sommes allés à The Cloisters, un musée situé tout au nord de Manhattan, au fond d’un parc, sous la forme d’un improbable monastère roman construit au début du XXè siècle (vous suivez ?). On y trouve notamment la reconstitution du cloître de l’Abbaye de Saint-Guilhem-le-Désert, un village proche de Montpellier que nous avions visité l’année dernière. On y avait lu des affiches sur le thème Exigeons des ricains qu’ils nous rendent notre cloitre !
, ce qui aiguisait notre curiosité en arrivant. Bon franchement, c’est pas ce cloître (dont en fait seuls les colonnes et les chapiteaux viennent de Saint-Guilhem) qui justifie la visite, mais plutôt l’incroyable rassemblement de trésors, vitraux, gisants, salles et autres ruines, rachetés essentiellement en France et en Espagne, démontés, transportés au dessus de l’océan et reconstruits ici.
Autre moment fort de la journée, le New Leaf restaurant, dans les environs, qui nous a servi à près de 16h une terrine de canard et une salade César qui déchiraient, et deux cafés Illy parfaits (à 4$ chacun valait mieux !) pour finir.
On est également passé à la Cathedral Church of St. John the Divine, la plus grande du pays et une des plus grandes du monde. Impressionnante, et l’occasion -classique dans une église- de réaliser de jolies photos :
Hier nous avons repris nos balades dans le cœur de la ville, en tentant de faire un peu de shopping (peine perdue pour le moment, à part quelques bouquins comme The Times Atlas of World History pour seulement 9,99$ !). Il semble que l’un des meilleurs endroits pour réaliser des affaires dans la ville se trouvent à Union Square (DSW, Filene’s Basement), où nous avons traversé un marché de produits bio locaux.
Je ne résiste pas à l’envie de partager avec vous nos jolies photos-cartes-postales-parfaites-pour-les-fonds-d’écran du Flatiron, l’immeuble le plus photogénique de la ville :
Pour finir, notre visite de ce soir : le Top of the Rock, une plateforme située tout en haut de Rockefeller Center, rouverte aux badauds en 2005. Une vue à couper le souffle :
… et un endroit parfait pour se (re)dire que nos cinq ans de mariage (à l’occasion duquel nous avions ouvert ce blog…) ont été plutôt une belle réussite et méritaient bien une escapade ici ! 🙂
Petit point d’étape, autour du café au lait matinal et devant CNN (pour prendre des nouvelles de vous) : nous sommes (bien) logés au Manhattan Club, une résidence située à deux pas au sud de Central Park, dans le centre de Manhattan. Pour donner une idée des dimensions à ceux qui n’y sont jamais allés, l’île fait une vingtaine de kilomètres de haut et quatre de large – en gros la même taille que Paris intra muros mais en beaucoup plus allongé – son réseau de bus paraît peu utilisable et son réseau de métro est dense mais assez irrégulier (en termes d’espacement des stations, d’itinéraire des trains et de temps entre les rames…).
Nous sommes donc arrivés ici samedi matin, et avons rapidement rejoint nos amis Élise et Pierre avec qui nous avons passé une bonne partie du week-end à faire le tour de Midtown, qui comme son nom l’indique est le cœur de l’île : premier passage à Times Square, la vénérable New-York Public Library, le Rockefeller Center et sa boutique Lego, et puis la première escapade à Central Park, où on tâchera d’aller prendre le soleil dans la semaine.
Le lendemain nous nous sommes retrouvés à Greenwich village, un quartier résidentiel charmant du sud-est qui concentre les meilleurs brunchs de la ville (un peu leur Marais quoi), nous avons parcouru la High Line, réhabilitation d’une ancienne ligne de chemin ferroviaire de fret à l’ouest de l’île devenue un lieu de promenade en hauteur, à la façon de la Promenade plantée parisienne (seul un tiers est ouvert pour le moment, et c’est déjà à faire absolument), Chelsea et puis Madison Square et son fameux Flatiron. Le soir c’était la remise des Oscars, l’occasion pour les locaux de s’adonner à un grand concours de mauvaise foi semble-t-il, auquel Sarah a participé avec un certain talent.
Hier il pleuvait. Seuls (tout le monde n’est pas en vacances), nous avons visité le bâtiment des Nations Unies (pas mal mais pas convaincu que ça vaille son prix…) puis Downtown, autour de Ground Zero -poignant, même dix ans après…- et de Wall Street. Le soir nous avons de nouveau traversé Times Square, cette fois de nuit :
L’objectif était de rejoindre Shake Shack, une petite chaîne de burger considérée comme la meilleure de la ville. Et bien on n’a pas été déçus. Yummy…
Il y a quelques jours, l’Assemblée nationale a voté la loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure
, plus connue comme la LOPPSI 2.
Je passe sur l’opportunité d’une enième loi de sécurité visant à restreindre les libertés individuelles, faciliter les expulsions, développer la vidéosurveillance, etc. Je zoome sur un point particulier et particulièrement inique : la mise en place d’une censure officialisée d’Internet (ou la fin de la neutralité d’Internet en France, cf à ce sujet mon billet sur le site de ma boîte).
Vous allez me dire, j’exagère. Et bien même pas : l’article 4 de la loi autorise le blocage de sites web sur le web français, sur décision administrative (loin d’un quelconque juge indépendant…), sans communication au public (la liste des sites bloqués est cachée jusqu’à l’évaluation de la loi, prévue dans les deux ans) et sans procédure de recours.
On imagine que pour faire voter une telle loi, l’argumentation a du être solide. Et bien toujours pas, la seule raison donnée étant la protection de nos enfants des sites pédopornographiques. Comme tous ceux qui utilisent régulièrement Internet (j’en suis à plusieurs dizaines de milliers d’heures de surf dans ma vie), je n’ai JAMAIS été approché par un site pédopornographique, la menace n’existe tout simplement pas. Pourquoi ? Parce que les adeptes de la pédopornographie n’utilisent pratiquement pas des sites Internet, et qu’ils ne sont de toute façon pas accessibles aussi simplement…
Affirmer lutter contre ce fléau en filtrant les sites web, c’est comme dire qu’on soigne une fièvre en cassant le thermomètre. Les politiques qui ont voté cet article ne chassent pas les adultes coupables de ce délit (qui ne vont que multiplier leurs précautions d’échange…), et ne protègent pas leurs victimes. En fait, ils mentent. Tâchons de nous en souvenir en mai 2012. Et bonne année 2011 !
Un peu de lecture à ce sujet :
Les réflexions des politiques (la palme allant à Eric Besson qui souhaite expulser de façon préventive le site du sol français…) et journalistes lues et entendues ces derniers jours à propos de Wikileaks font preuve d’une profonde méconnaissance du Web ou d’une volonté suspecte de travestir la réalité (ou bien les deux à la fois).
Je rappelle à toutes fins utiles que Wikileaks est simplement un site permettant à un contributeur (n’importe qui…) de publier des documents tout en assurant son anonymat, et donc sa sécurité. En gros la seule différence avec la source d’un journaliste, c’est que l’information est donnée au grand public, et pas à une seule personne.
Wikileaks n’a pas « volé » de documents. Il en a reçu d’une source anonyme, comme il en reçoit régulièrement. Et considérant que ces documents diplomatiques étaient potentiellement sensibles, Wikileaks fait justement le choix de passer par le filtre de journalistes aguerris pour s’assurer de ne pas faire courir de risque à qui que ce soit. Il n’y a pas de volonté de nuire aux démocraties (comme j’ai pu l’entendre hier au Grand journal), il y a juste le transfert d’informations vérifiées à des journalistes.
La meilleure preuve que la publication de Wikileaks n’a rien de révolutionnaire, c’est qu’effectivement la très grande majorité était déjà connue, parce qu’elles avaient déjà fuitées auprès de journalistes… La seule différence aujourd’hui c’est le fait que ce soit de façon visible, à destination du grand public.
Concrètement, je pense que les vieux journalistes (Apathie ou Duhamel, pitoyables hier au Grand journal) flippent pour le privilège que leur confère leurs réseaux de sources, et que les politiques y voient un bon moyen de mettre au pas un outil -un peu trop puissant à leur goût- de transmission de vérités, qui avait par exemple sorti en 2008 la tenue des négociations secrètes sur un accord commercial anti-contrefaçon visant à mettre en place un flicage d’Internet au niveau mondial (qui est d’ailleurs en passe d’être conclu).
Comme l’a dit le républicain américain Ron Paul sur son twitter : In a free society, we are supposed to know the truth. In a society where truth becomes treason, we are in big trouble.
Voilà, pas mieux.