Remodelage
de l'équipe. Caen maintient
sa confiance en Pierre Mankowski mais par contre la moitié de l'effectif
est changée. Kenneth Andersson est vendu en Italie pour un transfert
très important qui autorise en retour un recrutement de valeur.
Un nouveau
gardien. Le gardien Luc Borrelli vient de Paris SG après avoir joué à Toulon.
Il était la doublure de Lama mais devenait le titulaire en coupe
de la Ligue, remportée par Paris en 1995. En défense, Bernard Héréson
arrive de Lens au poste d'arrière droit et le stoppeur Stéphane
Moreau est prêté par Nantes. Les jeunes Sommeil et Lièvre sont appelés
à prendre de plus en plus d'importance dans le bloc défensif. En division
2 malgré eux. Glonek n'a pas trouvé de preneur au
tarif prévu par son contrat et reste. Dedebant
voulait aussi partir mais le club le garde pour mener le jeu. Deux Auxerrois
à Caen. Caen
réussit un coup de maître en recrutant les deux Auxerrois Rafaël
Guerreiro et Pascal Vahirua, qui sont avec Guy Roux depuis
treize ans. Le premier est le milieu défensif qui a cruellement
manqué la saison passée et le second est ailier gauche international.
Cependant, Guerreiro est blessé et rate la préparation d'avant-saison
et les premiers matches. Une attaque
qui promet. En attaque, le premier arrivant est Samuel
Michel, prêté par Rennes. C'est un attaquant côté droit qui a surtout
évolué au Red Star en division 2 où il s'est montré un buteur
efficace. Au départ, le projet d'attaque est le trio Michel-Simba-Vahirua
mais Amara Simba s'engage dans une épreuve de force avec le club
qui fait que celui-ci s'en sépare. A sa place, Caen engage Franck
Priou, buteur réputé de division 2 (le meilleur en 1992/93) qui
a déjà connu deux montées avec Mulhouse et Cannes et joué en division
1. Notons également l'arrivée des jeunes frères Tanguy, que l'on
retrouvera dans les années à venir. Enfin, Patrice Garande vient
épauler Pierre Mankowski.
Transferts
|
Arrivées |
Vahirua (Auxerre), Guerreiro (Auxerre), Priou (St Etienne), Héréson (Lens),
Moreau (Nantes), Borrelli (Paris SG), Michel (Rennes), A. Tanguy (Brest), S.Tanguy
(Brest), Barrabé (Montpellier).
|
Départs |
Nalis (Laval), Andersson (Bari), Dutruel (Paris SG), Dangbeto
(Perpignan), Germain (Lille), Point (arrêt), Simba (Lille), Huysman (Le Havre),
Peteyrens (Sochaux), Revelles (Louhans Cuiseaux), Etamé (Cannes), Bochu (Nîmes),
De Jong (Eindhoven), Suignard (Quimper).
|
Démarrage
idéal. Pour son premier
match, Caen se déplace au Stadium de Toulouse pour affronter un
rival direct. Malheureux la saison d'avant, le TFC de Courbis, avec
Montanier dans les buts, est revanchard. Après une bonne première
mi-temps où Malherbe aurait pu ouvrir le score, puis un penalty
refusé au début de la seconde, les Caennais marquent deux buts en
une minute juste avant l'heure de jeu par Dedebant puis Priou transperçant
la défense adverse. Malgré une domination pressante ensuite, Toulouse
ne peut que réduire le score et s'incline 2-1. La suite de l'été
voit Caen, qui retrouve Guerreiro, ne rien lâcher à domicile
et rester invaincu à l'extérieur. L'OM craque
à Caen. Fin août, avant la venue de l'OM,
Caen est premier et son adversaire peine tout en étant cinquième.
Une nouvelle fois, face à ce concurrent direct, le SMC est
à la hauteur de ses ambitions devant 19000 spectateurs. Vahirua
est aligné au dernier moment, surprenant les Sudistes qui n'avaient
pas prévu de latéral droit spécifique. C'est de ce côté que vient
le premier but : Lièvre s'y enfonce et son centre est converti par
Michel après vingt minutes de jeu. Trop d'agressivité dans cette
rencontre au sommet conduit à l'expulsion de Lebourgeois et Cascarino
avant la mi-temps. En seconde période, l'OM tente de rééquilibrer
son équipe en faisant entrer Jambay mais la nervosité de ce dernier
le conduit à commettre une lourde faute sur Tchato, provoquant son
expulsion et un penalty transformé par Priou. Caen l'emporte 2-0
face à un OM finalement réduit à huit
et l'entraîneur phocéen Stambouli sera d'ailleurs limogé peu après au profit
de Gérard Gili.
CAEN-MARSEILLE
2-0 (Michel, Priou sp)
|
Borrelli;
Sommeil, Glonek, Moreau, Lebourgeois; Lièvre, Guerreiro
(Héréson 85è),
Dedebant; Michel (Péron 74è), Priou, Vahirua (Tchato
57è)
|
Fin de série. Malheureusement, la série de Malherbe s'arrête au
match suivant, à Saint-Ouen contre le Red Star. Après avoir ouvert
le score par Priou, les Caennais sont victimes d'un penalty sévère
et diminués par l'expulsion de Lièvre. Ils s'inclinent 2-1 avec
un second but exceptionnel des Audoniens. Efficacité
maximale à domicile. Caen se reprend à d'Ornano
contre Niort où le jeune William Gallas fait ses débuts en défense.
Il sera par la suite incorporé régulièrement dans l'équipe. Sur
leur terrain, les Malherbistes continuent à gagner avec plus ou moins
de difficultés mais le parcours à l'extérieur devient plus chaotique.
Ainsi, Caen perd 4-2 à Sochaux où la défense est sur la sellette
puis à 4-0 à Epinal dans le brouillard. Malgré tout, les Caennais
sont toujours leaders et trois victoires consécutives les confortent
à cette place. Ils se qualifient même aux tirs aux buts face à Toulouse
en coupe de la Ligue avec un Borrelli gardien et tireur. Puis ils
perdent à la dernière minute à Perpignan et concèdent à deux minutes
de la fin leur premier match nul à domicile contre Dunkerque. En
se reprenant à Châteauroux, Caen finit néanmoins les matches aller
à la première place, six points devant le Red Star, de même qu'à
la trêve une journée plus tard. L'équipe
de France à d'Ornano. Le 15 novembre 1995, le stade d'Ornano
archi-comble a accueilli la rencontre France-Israël (2-0), précédée
par l'impressionnante minute de silence dédiée à Itzaak Rabin. Le seul couac. A la reprise,
Caen est étrillé 4-1 à Lille (division 1) en coupe de la Ligue
puis perd pour la première et unique fois à d'Ornano. L'adversaire
est Laval qui gagne 2-1, Priou ayant été expulsé tôt dans le match.
Michel sera suspendu quatre matches pour avoir eu des mots avec
l'arbitre. Borrelli
blessé Puis, en coupe de France, Caen bat Amiens après
prolongations mais perd Borrelli sur une fracture de la machoire.
Plutôt que de lancer l'inexpérimenté Duchesne, Malherbe emprunte
le Montpelliérain Claude Barrabé pour assumer un intérim qui sera
de quatre matches de championnat et d'un de coupe de France.
Ce dernier est d'ailleurs l'occasion d'une splendide victoire 1-0
de Caen à Metz en seizièmes de finale. Sommet perdu
à Marseille. Le dernier match de Barrabé
a lieu au Stade Vélodrome. Marseille retrouvé reçoit les Caennais,
en n'ayant plus que deux points de retard, même si le match
Nancy-Caen a été reporté. Le SMC encaisse un but dès la sixième
minute et souffre face à la détermination physique marseillaise.
Dedebant est d'ailleurs blessé par Durand et doit sortir à la mi-temps.
Malgré une bonne seconde période, où Lièvre est néanmoins expulsé,
Caen perd 1-0 et laisse la première place à aux Phocéens.
MARSEILLE-CAEN
1-0
|
Barrabé;
Sommeil, Glonek, Lebourgeois, Lièvre; Guerreiro, Rival,
Dedebant (Duboscq 46è), Péron (Lemarchand 71è); Priou,
Vahirua
|
Fragilité
à l'extérieur. Puis tout
en gardant son invincibilité à d'Ornano, avec notamment un superbe
5-0 en coupe de France contre Sochaux, le SMC ne gagne plus à l'extérieur
et prend même l'habitude d'y perdre. Cela commence à Montpellier
en quarts de finale de la coupe avec un 1-0 qui aurait pu évoluer
si Caen n'avait pas vu un tir stoppé sur la ligne et cela passe par
un 3-0 encaissé à Nancy pour le match en retard. Une inquiétante
défaite 2-1 à Angers qui est dernier éloigne Malherbe à quatre points
de Marseille et met l'équipe sous la menace de Nancy, troisième,
et de Laval qui suit.
Un final
sans faiblesse. Cependant, les Caennais réagissent superbement lors des dernières
rencontres. Après un nul à Amiens concédé à huit minutes de la fin
(but de Pickeu), Caen bat Perpignan à d'Ornano et doit se déplacer
à Dunkerque qui lutte pour se maintenir. Après un quart d'heure
difficile où Borrelli réalise des miracles, Malherbe revient dans
la partie et Lemarchand marque juste avant la mi-temps. Malgré une
occasion nordiste en or, les Malherbistes solidaires gagnent,
reprennent la tête et obtiennent la certitude de monter. Le titre
en prime. La saison
se termine par deux matches à d'Ornano. Lors du dernier, contre
Toulouse où Giresse a remplacé Courbis, le SMC s'impose sans
coup férir 2-0 avec un doublé de Priou et termine champion de division
2.
CAEN-TOULOUSE
2-0 (Priou 2)
|
Borrelli;
Héréson (Lièvre 50è), Glonek, Moreau, Lebourgeois; Rival
(Péron 21è), Guerreiro,
Dedebant; Lemarchand, Priou, Vahirua (Michel 65è)
|
Effectif
(matches joués)
|
Gardiens |
Borrelli
(38), Barrabé (4)
|
Défenseurs |
Héréson (29),
Glonek (40), Moreau
(28), Lièvre (35), Lebourgeois (31), Gallas (14), Bochu (1)
|
Milieux |
Rival
(35), Sommeil (30), Duboscq (9), Guerreiro (23), A.Tanguy (1), Dedebant (40),
Péron (29)
|
Attaquants |
Michel (37), Priou (35), Vahirua (37), Lemarchand
(15), Tchato (18)
|
Efficacité
maximale. D'un point
de vue sportif, cette saison aura donc été une grande réussite.
Devant 10406 spectateurs de moyenne, Caen a gagné dix-neuf matches
sur vingt et un. Priou, désigné meilleur joueur de d2, finit deuxième buteur avec vingt-quatre réalisations
et Michel a marqué à quatorze reprises.
Quand la
politique prend le pas sur le sport. Mais dans la coulisse,
le club a vécu une certaine agitation. Un peu avant la fin de la
saison, Serge Viard étant partant, Michel Ade est élu président
pour être remplacé juste après par Jean-François Fortin. Les nouveaux
dirigeants prennent alors la décision de limoger Pierre Mankowski
au lendemain de la montée.
|