Divert quitte
Caen. Le transfert
majeur est celui de Divert. Il devait partir à Bordeaux mais
le dépot de bilan suivi de la relégation administrative des Girondins
annulent cette destination. Il va à Montpellier pour une somme
nettement inférieure à celle prévue avec Claude Bez. Il finira la saison avec deux sélections de plus
en équipe de France (avec un but) et sera retenu par Platini pour
l'Euro 92 en Suède, sans jouer cependant. La suite de sa carrière
s'effectuera essentiellement dans le club de Louis Nicollin, avant
de s'arrêter tristement à Guingamp en 1995/96 suite à une blessure
au pied. Deux attaquants
dont on reparlera. Den Boer s'en va aussi : il n'aura marqué que quatre buts.
L'attaque est donc à refaire. Dans cette optique, Caen recrute l'international
Stéphane Paille, au profil mouvementé : il vient de Porto, mais
avait été formé à Sochaux puis joué à Montpellier et Bordeaux. Il
est associé à Xavier Gravelaine, initialement à Nantes mais prêté ensuite
à Pau, Saint-Seurin et enfin Laval d'où il arrive. Pickeu est également
de retour de son prêt à Tours. Il sera principalement utilisé comme
joker offensif. Un nouveau
meneur de jeu. Rix partant au Havre, Caen le remplace au poste
de meneur de jeu par le Hollandais Willy Görter en provenance du
club suisse de Lugano. Il n'y a pas de recrue en défense où Germain
effectuera lui aussi sa reconversion, avec un rôle polyvalent. Lebourgeois
au centre. Par
contre, Dangbeto évolue vers le milieu de terrain droit, mais
on le verra encore arrière droit. En fait, Point ne va que très
peu jouer à cause de problèmes récurrents au genou et Lebourgeois
glissera dès le deuxième match défenseur central aux côtés de Dumas.
Retour de
Tanier. Enfin, Montanier est de retour de Nantes, où il n'a pu s'imposer
à Marraud. Lemasson, suite à des problèmes relationnels en fin de
saison écoulée, est écarté de l'équipe et devra s'entraîner seul,
sans même être payé, jusqu'à son départ pour Montpellier à la trêve.
Transferts
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Arrivées |
Görter
(Lugano), Pickeu (Tours), Rio (Metz), Rubens (Rio), Gravelaine
(Laval), Montanier (Nantes), Rival (INF Vichy). |
Départs |
Divert
(Montpellier), Panzardo (Penarol Montevideo), Garcia (Martigues), Rix
(Le Havre), Lemasson (Montpellier), Den Boer,
Meliouh.
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Un niveau
de jeu qui s'élève. Caen ne
prend pas de but au cours des quatre premières journées, alternant
victoire 1-0 à domicile et nul 0-0 à l'extérieur, notamment à Lens
pour le premier d'un triple affrontement.
Photo
: X (Allez Caen Mars 1992 spécial Coupe
de France)
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Debout
: Olsen Montanier,
Avenet, Paille, Lebourgeois Accroupis :
Dangbeto, Rio, Cauet, Germain, Dumas, Görter
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LENS-CAEN
0-0
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Montanier;
Dangbeto, Dumas, Lebourgeois, Avenet; Cauet, Rio,
Görter, Olsen;
Germain, Paille
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Notamment, le
succès contre Auxerre est l'occasion d'une première heure exceptionnelle
où Caen montre à quel niveau son jeu peut s'élever. Marseille
gagne à Venoix. Mais après
avoir été battu à Nantes à l'ultime minute, Malherbe perd 3-1 à Venoix
contre l'OM du trio magique Waddle-Papin-Pelé, JPP s'offrant encore
un doublé. Il crucifiera les Caennais sur penalty après que Marseille
eut mené 2-0 à la pause. Cependant, un but de Pickeu et un autre
refusé à Rio auraient pu retourner la situation. Caen se reprend
en obtenant un nul à Lyon et les sept journées suivantes voient
le retour de l'alternance victoire à Venoix/défaite en déplacement.
Paris chute
à Venoix (ter). Paille marque quatre buts lors du 5-1 contre Nancy et
un Paris SG ultra défensif vient se faire battre 2-0. Au passage,
le SMC s'offre même le leader Monaco battu 1-0 avec un
but de Gravelaine. Délivrance
à Lille. Lorsque Caen, huitième, se présente à Lille,
il n'a pas obtenu de victoire hors de ses bases depuis deux saisons
et sept matches, soit 45 rencontres ! Dès lors, on conçoit la délivrance
des Caennais après une victoire 2-1 qui met fin à cette série et
qui est d'autant plus méritoire que Lille avait ouvert le score
d'entrée de jeu sur penalty.
LILLE-CAEN
1-2 (Dangbeto, Cauet)
|
Montanier;
Dangbeto, Dumas, Lebourgeois, Germain; Cauet, Rio,
Görter (Fournier 82è), Olsen;
Gravelaine, Paille (Pickeu 82è)
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L'équipe
aux portes du podium. Libérés,
les Malherbistes gagneront encore à Nîmes, tant et si bien qu'ils
se retrouvent troisièmes, et même deuxièmes ex æquo, à la
fin des matches aller, puis encore deux journées plus tard lorsqu'ils
se déplacent à Auxerre. Après une demi-heure conforme à leur prestation
habituelle, où Rio ouvre le score, les Caennais s'enlisent et encaissent
un sévère 5-1. Contre Nantes à Venoix, menant 1-0 contre dix Nantais,
ils concèdent l'égalisation. Puis, à Marseille, l'OM les corrige
5-0. L'arrivée de la trêve les voit cependant cinquièmes à égalité
avec Paris SG. Le club au
bord du gouffre. Parallèlement
à ce remarquable parcours sportif s'est aussi joué durant trois
mois l'avenir du club. Au terme d'un audit, il s'avère que l'année
1991 allait se clore sur un passif qui sera finalement estimé à
près de 36 millions de francs. De fait, les joueurs n'ont pas
été payés pendant ces deux mois où ils ont été si bons ! Grâce à
une réaction des collectivités locales doublée de la participation
de trente et une entreprises, le club peut annoncer en décembre
son sauvetage et l'apparition d'une nouvelle équipe dirigeante,
à la tête de laquelle figure Guy Chambily. Domergue quitte le club
et Jean-Claude Médot est nommé directeur sportif. Fin 1991,
Daniel Jeandupeux est désigné meilleur entraîneur du championnat. L'effectif
se réduit. A la reprise,
Caen se trouve privé de deux joueurs. Point a fini par être opéré
du genou. Jesper Olsen, reconverti arrière gauche peu avant la fin
des matches aller, est victime d'une pubalgie. Non opérationnel
avant longtemps, il préfère rompre à l'amiable son contrat. Malgré
cela, Malherbe gagne 1-0 à Venoix contre Lyon et au Havre. Rio dans
le livre des records. Un peu
plus tard, Rio marque contre Cannes le but le plus rapide de l'histoire
du football. Après un engagement de Paille sur Görter et une passe
de celui-ci, il conclut après huit secondes par une reprise de volée.
L'Europe
in extremis. Caen effectue ensuite une série moyenne qui ne le voit pas gagner
pendant cinq rencontres (trois nuls), laissant aussi des forces
et Montanier en coupe de France. Cependant, le SMC trouve les ressources
pour gagner à Metz, étant alors sixième à trois journées de la fin.
Après une victoire contre Nîmes et une défaite à Sochaux qui se
bat pour ne pas descendre, Caen reçoit Toulouse à la dernière journée
avec comme but la cinquième place. Le TFC s'accroche par l'intermédiaire
d'un Barthez en grande forme, un but de Dangbeto est annulé, mais
à la soixante-cinquième minute, Cauet libère son équipe qui gagne
1-0 et réalise son objectif, battue par Auxerre à la différence
de buts.
Photo
: X (Passeport pour l'Europe)
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Debout : Peteyrens, Germain,
Avenet, Paille, Gravelaine, Lebourgeois. Accroupis :
Dangbeto, Cauet,
Dumas, Görter, Rio. |
CAEN-TOULOUSE
1-0 (Cauet)
|
Peteyrens;
Avenet, Dumas, Lebourgeois (Fournier 85è), Germain; Cauet, Dangbeto,
Rio,
Görter;
Gravelaine, Paille (Pickeu 90è)
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Match de
légende en Coupe. En coupe
de France, Caen commence par éliminer Pont l'Abbé puis reçoit Lens
en seizièmes de finale. Görter et Dangbeto donnent l'avantage à
leur équipe après vingt minutes de jeu. Puis Lens réduit le score
et rate un penalty. En deuxième période, les Nordistes égalisent
et sur l'action, Montanier se fracture le pouce ... sur la tête
du Lensois égalisateur. Avec courage, il finira le match mais sa
saison s'arrêtera après celui-ci. Caen reprend l'avantage par
Gravelaine, mais le temps réglementaire s'achève sur le score de
3-3. Lens marque un quatrième but en première mi-temps de
prolongation, mais le joker Pickeu égalise en seconde tandis qu'une
minute plus tard, Gravelaine adresse une transversale à Görter qui
contrôle, frappe et conclut un score final de 5-4 !
CAEN-LENS
5-4 ap (Görter 2, Dangbeto, Gravelaine, Pickeu)
|
Montanier;
Debotté (Pickeu 101è), Dumas, Lebourgeois, Gautier
(Rival 28è); Cauet, Dangbeto, Rio,
Görter, Olsen;
Gravelaine, Paille
|
Marseille
gagne à Venoix (bis). Au tour suivant,
Caen reçoit Pau entraîné par Muslin. L'organisation et l'engagement
des Palois posent des problèmes majeurs aux Caennais qui ne doivent
qu'à un exploit de Peteyrens de ne pas se faire éliminer à deux
minutes de la fin. Pendant les tirs au but, ce même gardien arrête un penalty, permettant
à Malherbe de recevoir Marseille en quarts de finale. Coup dur : Dumas
est suspendu au dernier moment. Dangbeto ouvre le score mais un
cafouillage d'Avenet le conduit à faire une faute sur Pelé et Sauzée
transforme le penalty juste avant la mi-temps. Au retour des vestiaires,
Papin double la mise avant que Pelé n'achève les Caennais.
CAEN-MARSEILLE
1-3 (Dangbeto)
|
Peteyrens;
Avenet, Fournier, Lebourgeois, Germain; Cauet, Dangbeto,
Rio,
Görter (Rival 64è), Olsen;
Gravelaine, Paille (Pickeu 64è)
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Effectif
(matches joués)
|
Gardiens |
Montanier
(31), Peteyrens (7)
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Défenseurs |
Dangbeto (35), Fournier (19), Point
(9),
Lebourgeois (38), Dumas (36), Germain (36),
Rival (10), Gautier(0)
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Milieux |
Debotté
(6), Cauet (37), Görter (36), Olsen (23),
Rio (37),
Avenet (17)
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Attaquants |
Pickeu (27), Gravelaine (34),
Paille (38), Rubens (1)
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Une saison
à jamais dans les mémoires. On
sait malheureusement que la coupe de France ne s'achèvera pas cette
année-là, suite à la tragédie de Furiani. A l'issue de la saison,
la cinquième place qualifie Caen pour la coupe de l'UEFA. Sportivement,
l'épopée malherbiste aura été une réussite extraordinaire, que la
menace du dépot de bilan puis le sauvetage auront rendu encore plus
unique. On ajoutera à cela le début de construction du stade d'Ornano
en décembre 1991 pour pallier les insuffisances de Venoix (seulement
8271 spectateurs de moyenne). Enfin, Paille finit quatrième buteur
avec quatorze réalisations, à égalité avec Divert.
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