Testez le héron robuste !

hardy Vous le savez (ou pas, mais dans ce cas c’est corrigé) : je suis un adepte de Linux, et plus particulier d’Ubuntu, sa distribution « grand public ».

J’utilise Ubuntu car il est à mes yeux :

  • plus stable que Windows (a fortiori quand Windows est piraté comme c’est le cas chez beaucoup de particuliers) : il n’y a par exemple pas de défragmentation (ou de réinstallation !) nécessaire sur Linux si l’on souhaite conserver de bonnes performances.
  • plus complet : plein de logiciels sont inclus (Open Office pour la bureautique, Firefox pour le web, Thunderbird et Evolution pour le courrier, Gimp pour le traitement des images, Pidgin pour la messagerie instantanée, Rhythmbox pour la musique, etc.), et il est très simple d’en rajouter d’autres.
  • plus fair-play : dans le sens où l’on sait ce qui se passe dedans, et on sait en particulier qu’aucune information n’est et ne sera jamais envoyé en cachette à une entreprise privée (voir la polémique sur les DRM).
  • plus sécurisé : Linux est beaucoup moins exposé aux virus, aucun firewall n’est nécessaire, ni antispyware et compagnie…
  • plus rapide sur les machines qui ne viennent pas de sortir, surtout comparé à Windows Vista

Et je ne parle pas du fait qu’il est gratuit, ce qui bien aussi. 🙂

Or la nouvelle mouture d’Ubuntu (Ubuntu Hardy Heron) est sortie le 24 avril. Elle propose en particulier un installateur pour Windows (répondant au doux nom de Wubi), qui permet à tout à chacun d’essayer Linux sur son ordinateur sans que ce soit plus compliqué que d’installer n’importe quel logiciel (vraiment, voir ces deux articles et ). C’est à dire qu’au démarrage, l’ordinateur vous demandera si vous voulez lancer Windows ou Ubuntu, et qu’il sera aussi simple de désinstaller Linux que n’importe quel logiciel.

De quoi se rendre compte que les avantages cités plus haut valent bien ceux de Windows (j’en conçois deux : l’habitude qu’on en a, et le fait qu’un certain nombre de logiciels connus -les jeux, les outils Adobe… – sont plus simples à installer sur Windows car ils ne sont pas prévus pour fonctionner sur Linux nativement).

Quelques liens à ce sujet :

Amusez-vous bien. 😉

Et quelque part c’est la fin…

crepes a gogo Ma maman rend les clés de la crêperie à la fin du mois… pour au moins un an, mais plus probablement définitivement.

Les Gogo tenaient le coin de la rue Soufflot et de la rue St Jacques depuis janvier 1986, ça va donc faire tout drôle de passer devant sans se sentir chez soi. Les nostalgiques peuvent se presser aux portillons pour les trois semaines qu’il reste, et/ou laisser un message sur le livre d’or du site du restaurant, ça fera plaisir à Mme Gogo. 😉

Attention, billet informatique : de l’avenir des formats de fichiers bureautiques

MS

Je vous imagine déjà tourner les yeux en vous disant que je suis pénible avec mes histoires informatiques, mais ce dont je vais parler est important et impacte tout le monde.

Depuis 15 ans et la sortie de la première version de Microsoft Office (Word, Excel, Powerpoint, etc.), les documents bureautiques que nous utilisons tous les jours sont aux formats .doc (pour le texte), .xls (pour les tableurs), .ppt (pour les présentations). Ces documents n’étaient lisibles qu’avec les logiciels Microsoft, c’était comme ça et personne ne cherchait à savoir si c’était bien ou mal. De toute façon il n’y avait pas d’alternative.

Et puis avec les années, certains se sont fait la remarque que ce monopole d’une entreprise privée sur l’essentiel des documents produits dans le monde posait problème. Deux problèmes en particulier :

  • Le pérennité des documents
    • Microsoft n’est pas une entreprise éternelle. Dans 20 ans, qui sait ce que sera devenu cette entreprise ? (1)
    • Qui n’a jamais rencontré un problème de compatibilité ? Un document créé sous Word 97 est paraît il problématique à lire sur la dernière version d’Office (2007). Or des millions de documents ont été créé au format Word 97 : peut-on accepter qu’ils ne soient plus lisibles à l’avenir, parce que Microsoft ne veut/peut plus assurer la lecture des documents vieux de plus de 10 ans (on parle de compatibilité ascendante) sur ces nouveaux logiciels ?
  • L’indépendance
    • Les formats doc, xls, ppt (etc.) sont dits fermés : c’est à dire qu’ils appartiennent à Microsoft, et que Microsoft refuse d’en publier la conception (le cryptage quoi). Par conséquent seuls les logiciels Microsoft sont capables de lire, créer et modifier ces documents. Comme tout le monde utilise Office pour produire ses documents, tout le monde utilise ces formats. Et comme tout le monde utilise ces formats, tout le monde doit utiliser Office pour lire ces documents. Le cercle vicieux du monopole est en place. Conséquence : Microsoft a pu vendre ses logiciels à tous les coups, qu’ils soient bons ou pas, au prix qu’ils le voulaient… Ce qui est tolérable par un particulier (d’autant plus qu’il n’a jamais été bien difficile de pirater Office) l’est difficilement par une administration, qui achète ses licences par dizaine de milliers…

Cette situation était sur le point de toucher à sa fin. Pourquoi ?

Continuer la lecture de Attention, billet informatique : de l’avenir des formats de fichiers bureautiques

Bon c’est pas tout ça mais il est l’heure de se coucher !!

Deux trois choses quand même… 🙂

Le monde selon monsanto

  • Un reportage terrifiant ce soir sur Arte : Le monde selon Monsanto, signé Marie-Monique Robin. Monsanto, l’entreprise américaine tristement célèbre pour sa production de l’agent orange et ses pratiques aux limites de la légalité, spécialisée dans les pesticides (Round Up) et dans les OGM… Terrifiant, vraiment, et à vous donner l’envie de devenir faucheur volontaire. Le miracle du net fait qu’on peut revoir pendant une semaine le reportage sur le site arte.tv.

XXI

  • Reportages toujours, un coup de chapeau à XXI, une revue trimestrielle de « grands reportages » dont le premier numéro est sorti en javier et sur lequel nous étions tombé à la fnac d’Amiens. J’en suis toujours pas arrivé au bout, c’est dense (200 pages) mais c’est du bon (même si tous les articles ne se valent pas). En fait c’est comme lire un bouquin, d’ailleurs ça ne se vend qu’en librairies. Ca marche très fort (je me suis renseigné ce soir pour en faire la fiche Wikipedia) : 50 000 exemplaires ont été vendus (15€/pièce, et …), soit le triple des prévisions. Si vous en trouvez un, je vous invite à prendre le temps de le découvrir.
  • Enfin, il pleut ici. Et il est vraiment l’heure de se coucher. Il suffit que Sarah ne soit pas là pour que ce soit la décadence. 🙂

Vente liée, Microsoft, etc. Ou comment acheter moins cher votre prochain ordinateur.

Parmi les conséquences néfastes du monopole de Microsoft Windows sur les systèmes d’exploitation, on en trouve une qui est peut-être sur le point de vaciller : la vente liée. La vente liée consiste à regrouper dans un lot ne comportant qu’un prix, plusieurs produits sans qu’il ne soit possible de se les procurer séparément. Et en France, c’est interdit.

Concrètement, aujourd’hui quand vous achetez un ordinateur en France, Windows Vista ainsi qu’une poignée de logiciels font partie du lot. Ce n’est écrit nulle part, mais ces logiciels augmentent la facture de 150 ou de 200€ ! Comme tous les constructeurs font pareil, la comparaison n’est pas possible, et le consommateur paie, ce qui bien sûr arrange tout le monde : constructeurs, éditeurs et vendeurs de PC.

Pourtant on n’a pas forcément besoin, ni envie, de ces nouveaux logiciels : par exemple parce qu’on a chez soi la précédente version de Windows, et qu’on n’a pas envie de changer (la question se pose d’autant plus actuellement que Windows Vista est un repoussoir, qu’une partie des habitués de Windows XP ne veulent pas adopter), ou tout bêtement parce qu’on n’utilise pas Windows.

Cette situation devrait être impossible en France, puisque la vente liée est interdite. Mais elle est pourtant la norme. Et le fait que Luc Chatel, notre secrétaire d’État à la consommation, ait nié le problème en novembre dernier devant les députés en dit long sur la puissance de lobbying des gros éditeurs de logiciels, Microsoft en tête…

Du coup l’AFUL (Association Francophone des Utilisateurs de Linux et des Logiciels Libres) mène une campagne contre la vente simultanée d’ordinateur et de logiciels : Non aux racketiciels. Aux côtés de l’April, l’UFC-QueChoisir et la CLCV, elle vient de remporter un troisième procès aux côtés d’un particulier pour vente liée. Ces particuliers ont été remboursé de 200 à 300€ suite à l’achat d’un ordinateur. Ces associations appellent par conséquent à la multiplication des procédures de remboursement des logiciels imposés à l’achat d’un ordinateur neuf. Et un guide du remboursement est sorti (c’est ici).

Le but n’est pas d’empêcher la pré-installation de logiciels sur les ordinateurs neufs, car on sait bien que l’utilisateur lambda est bien content de ne pas avoir à se pourrir la vie avant d’utiliser son PC tout neuf. Le but est d’en faire une option facultative. Le jour où on aura le choix au moment de l’achat (si possible à des prix différents), le combat sera gagné. 🙂

Dernière chose, histoire de conclure ce billet informatique en beauté, je vous invite à essayer le tout nouveau Firefox 3. Une excellente version de cet excellent navigateur. Microsoft va devoir se bouger les fesses s’il veut rester au niveau.

A la réflexion…

  • Je me suis demandé sur la route (enfin pas trop longtemps quand même, je vous rassure…) quel était l’objectif du président en lançant cette idée qui ne sort de nulle part et qui allait être forcément l’objet de polémiques (je parle du billet précédent)… Bon la réponse est assez évidente, et plutôt triste : dans notre société une info en chasse toujours une autre, et cette décision me semble une façon bien pratique (et efficace) d’enterrer le risible psychodrame à Neuilly avant les élections municipales.

    Cela rappelle l’énorme polémique autour de l’amendement ADN déposé par Thierry Mariani lors du vote de la dernière loi sur l’immigration.. Ce n’était qu’un détail des lois en question sur laquelle l’attention des médias s’était focalisée, et qui avait occulté le reste du débat. Bien joué stratégiquement de la part des gens en question serait-on tenté de dire, mais regrettable d’un point de vue démocratique.

Face aux critiques, les « sarkozystes » montent au créneau.

L’appel du 14 février pour une « vigilance républicaine » et contre « toute dérive vers une forme de pouvoir purement personnel », publié dans Marianne, suscite la colère des sarkozystes du premier cercle.

Les noms de Dominique de Villepin et François Bayrou, aux côtés des signatures de Ségolène Royal ou Noël Mamère, ont semé le trouble à l’UMP. Vendredi 15 février, François Fillon a qualifié cet appel d' »attitude profondément anti-démocratique », lors d’un déplacement à Laval.

« Cet acharnement que mettent certains responsables politiques qui n’ont pas été élus par les Français (…) à tenter de déstabiliser le président de la République est de mon point de vue profondément choquant et profondément anti-démocratique« , a-t-il insisté. « Il faut que tous le monde accepte les règles de la démocratie et les règles de la démocratie, ce sont les élections. Ce sont les Français qui choisissent », a insisté le chef du gouvernement.

Le porte-parole de l’UMP Yves Jégo dénonce, dans un entretien au Figaro publié samedi, « les forces les plus secrètes du conservatisme » et « ceux qui veulent développer une forme de terrorisme intellectuel dans notre pays ». Il estime qu’on veut « voler aux Français leur victoire de mai 2007 » à travers une « opération de destruction ». « C’est la première fois que l’on veut « abattre » avec tant de force un président de la République », ajoute encore le député de Seine-et-Marne.

Un autre très proche du chef de l’Etat, le député UMP Frédéric Lefebvre a ironisé sur un appel signé par « le syndicat des mauvais joueurs et des perdants en action » pour « déstabiliser le président de la République ». « Cet appel donne une image pitoyable et les disqualifie pour l’avenir », a déclaré à l’AFP le député des Hauts-de-Seine.

« C’est scandaleux d’instrumentaliser la République pour masquer un vide d’idées et un manque de vision de la France », a estimé la ministre de l’enseignement supérieur, Valérie Pécresse, samedi matin sur France info.

Je reste pantois devant de telles âneries. Drôle de conception de la démocratie. Sur wikipedia, démocratie est défini comme un corpus de principes philosophiques et politiques suivant lequel un groupe social donné organise son fonctionnement par des règles élaborées, décidées, mises en application et surveillées par l’ensemble des membres de ce groupe, a priori sans exclusive. Ca me semble clair. En l’occurrence, ce qui me semble anti-démocratique, ce serait plutôt la réaction de ces gens incapables de souffrir la moindre critique du président de la République (justifiée ou pas, la question n’est pas là), alors qu’elle est signé par à peu près tout ce que la France compte comme opposition…

PS : Nous rentrons d’un week-end à Amiens et en baie de Somme… Très bien, très beau, très reposant et plein d’amour. Bientôt je poserais quelques photos ici. 😉

Quand émotion rime avec éducation.

Notre président a annoncé hier son souhait que chaque élève de CM2 porte la mémoire d’un enfant juif français victime de la Shoah à partir de l’année prochaine. Cette décision fait écho à celle de faire lire la lettre de Guy Môquet dans chaque école, à chaque rentrée. Le moins qu’on puisse dire est qu’elle me met de nouveau mal à l’aise…

Il va de soi que la Shoah fut un épisode épouvantable et inhumain, qui doit être enseigné aux enfants. Mais l’émotion peut-elle aider un enfant (de 10 ans) à grandir, à développer sa capacité de réflexion ? N’assiste-t-on pas là à l’intrumentalisation d’un fait historique (et de l’Education Nationale !) pour des motifs électoraux ?

Il y a quelques années encore, quand on visitait nos pays voisins, on pouvait se féliciter d’avoir en France une presse relativement décente et réservée, davantage portée sur l’analyse que sur le scoop, a fortiori people (ce qui explique peut être d’ailleurs leurs faibles tirages, mais c’est un autre sujet…). J’ai le sentiment que cette spécificité de la presse française tend à s’estomper (il n’y a qu’à voir les déballages récents autour de la vie privée du président). L’émotion me paraît sans cesse, et de plus en plus, utilisée comme argument commercial et électoral… Pourtant, les hommes politiques, les médias, l’Education Nationale ont à mes yeux le devoir commun d’aider au développement de l’esprit de chacun, à sa capacité de réflexion et d’analyse. Esprit dont on est plutôt fier en France d’ailleurs.

Est ce que cette décision va dans ce sens ? J’ai comme un doute. En tout cas quand elle sort dans la bouche de notre président… Mais là je dois faire un procès d’intention… J’imagine que la façon dont les enseignants géreront cette demande sera décisive dans la perception des enfants, mais on peut facilement imaginer les polémiques que cela va engendrer, dans un contexte où les rivalités religieuses sont plutôt du genre exacerbées. Je vois gros comme un maison le Pourquoi les enfants juifs victimes de la Shoah et pas les pauvres enfants palestiniens ?!. Et les enfants-soldats d’Afrique ? Et les enfants de Tchernobyl Et les enfants victimes directes des inombrables guerres ? La liste est sans fin.

Il me semble délicat de faire un cas particulier d’un drame, aussi horrible soit-il, sans mettre en place une forme de concurrence des drames. Ce qu’on avait vu lors de la reconnaissance du génocide des arméniens par l’Assemblée Nationale… Il serait peut être bon de laisser l’Histoire aux historiens, qui d’ailleurs ne demandent pas autre chose.

Ca me fait penser à une discussion que j’ai eue le week end dernier avec deux jeunes chefs scouts travaillant dans un lycée. Ils insistaient sur le fait que l’enseignement de l’instruction civique à l’école y est complétement baclé. Comment s’étonner alors d’entendre des personnes affirmer que le vote ne sert à rien (c’est vrai on serait mieux en Russie, où le parti du président obtient 99% des voix dans certains coins du pays…), ou d’autres voter uniquement en fonction de leur intérêt particulier, sans réflechir une seconde au « pourquoi » de la république et de l’intérêt général ? C’est certes moins vendeur, surtout à un mois des élections (…), mais ça me paraît peut être un chantier plus nécessaire…

Bon allez je retourne bosser.

Un peu plus tard, un article du Monde Diplomatique