Il semblerait que les Canadiens aiment lire, et surtout aiment les livres. Nous les voyons lire dans les transports, les salles d’attente, les cafés.
A Toronto, nous avons la chance d’avoir accès à un immense réseau de bibliothèques, gratuitement, avec de nombreux livres en français. Un système bien rodé permet de commander un livre à distance, qui est ensuite « livré » à notre bibliothèque habituelle – tout ouvrage peut également être restitué à n’importe quelle bibliothèque du réseau.
Les enfants en profitent énormément : Élisabeth a acquis la lecture seule cette été et a donc pu emprunter des livres graduellement plus compliqués, tandis que Gabriel a pu poursuivre ses orgies de Percy Jackson.
L’école a commencé bien sûr, et avec elle la cohabitation avec des livres en anglais, la bibliothèque de l’école, la foire aux livres. Tant Gabriel qu’Élisabeth ont des temps de classe « calmes » dédiés à la lecture pure, seuls ou en groupe. Ils ont donc commencé à nous parler d’ouvrages anglophones. Parmi eux, Élisabeth a rapidement mentionné les aventures de Piggy and Elephant, de Mo Willems.
Cette grande collection de livres raconte les aventures des deux amis, une cochonne et un éléphant (sans rire?), avec beaucoup de tendresse et un peu de folie. Les albums sont à la fois faciles à lire en termes de vocabulaire, car destinés aux jeunes lecteurs, et très drôles, même pour les adultes.
Nous avons ensuite trouvé certains exemplaires en français et les enfants ont été assez déçus ! Certaines blagues n’étaient pas ou mal traduites, les personnages ne s’appellent pas pareil… Nous avons pu introduire l’idée que lorsqu’on le peut, il est encore meilleur de savourer une œuvre dans sa langue originale. 😉
Ces deux petits personnages sont rentrés pour longtemps dans l’imaginaire des enfants – cela n’aurait pas pu arriver ailleurs, et c’est très précieux !
Voici le premier billet de 2019 ! Nous vous souhaitons à tous une très belle et douce année à venir.
En cette période de fêtes, nous sommes allés contre la mode et ne sommes pas rentrés en France. Dans un pays aussi divers et une ville tellement façonnée par l’immigration, il est impressionnant de voir la majorité des collègues ou connaissances repartir chez eux en fin d’année. Mais finalement, en choisissant de partir quelques jours à Montréal, nous sommes en quelque sorte un peu rentrés à la maison.
Quelques ups and downs de ces cinq jours au Québec…
UP. Le trajet en train
Un des premiers objectifs de ce voyage était de nous permettre de bouger en restant dans un petit budget, et en évitant la voiture si possible (l’estomac d’Elisabeth nous remercie) – après quelques comparaisons, le train s’est révélé être une option intéressante. On voyage d’un centre ville a un autre, dans des conditions confortables. Chaque wagon possède un agent chargé du confort des passagers, et circule régulièrement avec un petit chariot de boissons/encas, comme dans un avion, à des prix plus raisonnables que ceux du wagon restaurant de la SNCF. Principal écueil : c’est long, presque 5 heures. Lorsqu’on a l’habitude du TGV, on se dit que le trajet pourrait être deux fois plus court et faciliter grandement la circulation entre ces deux grandes villes canadiennes. Mais en fait, ici, ceux qui sont pressés prennent l’avion (un décollage toutes les 30 minutes entre les deux villes en moyenne).
DOWN. Le froid et les virus
Nous pensions nous être relativement adaptés au Canada et à ses températures, nous sommes maintenant plutôt bien équipés (chaussures, manteaux, bonnets, gants et autres snoods…) – mais nous étions juste adaptés au sud de l’Ontario ! A Montréal, il fait froid froid froid, le genre de froid qui te rend désagréable parce que tu dois attendre dix secondes sur le bord du trottoir que le bonhomme passe au vert. Il nous aurait fallu des combinaisons de ski. Nous avons eu aussi une belle journée de slush (chutes de neige toute la nuit, températures très douces le matin, tout fond et fait de la bouillie), dans laquelle nous avons navigué sans trop d’encombre. Guillaume a pâti de ces variations de thermostat et est lui-même monté jusqu’à 104 degrés Fahrenheit (je vous laisse faire la conversion).
UP. Le pain! La baguette viennoise! Les croissants! La quiche! Les chouquettes! Sans aucune originalité nous avions réservé un AirBNB dans le Plateau Mont Royal, réputé comme le quartier français de la ville. De fait, une boulangerie, Première Moisson, se trouvait à une minute de la maison. Nous y avons donc fait honneur tous les jours. 🙂
Nous n’avons pas pu résister à déguster une galette des rois… le 26 décembre ! Je comprends mieux pourquoi nous avons perdu un peu de poids depuis notre arrivée à Toronto 😉
DOWN. Les gens (enfin certains, bien sûr)
Bien sûr cela reste le Canada et tout le monde est très amical, et bien sûr nous résidions dans le quartier français, je ne m’aventurerais donc pas à ternir l’image des Québécois. Cependant, après six mois d’immersion dans le Canada anglo-saxon, quelques petites choses ont attiré notre attention. Les gens tiennent moins la porte pour la poussette, ne se lèvent pas pour proposer leur place dans le métro lorsqu’on débarque surchargé de bagages, essaient de doubler sans raison dans la file pour prendre le train…. Les attitudes latines ne sont en fait jamais loin. 😉
UP. Le franglais des enfants
A Montréal, il est admis que chacun sait (bien) parler le français et l’anglais. Ce qui conduit à des conversations très drôles dans lesquelles on mélange le tout sans trop de scrupule. Les enfants ont navigué avec plaisir je crois dans ce métissage. Ils ont apprécié de trouver les versions françaises de leurs bandes dessinées anglophones préférées, répondre « Hello » à un bonjour, et ponctuer leur quotidien de « Oh my God! ». Je crois qu’ils ont passé le fameux cap de Noël avec les honneurs.