Vinere, videre. Les enfants ont survécu à la rentrée scolaire au Canada, un sujet des fantasmes et des craintes depuis notre départ. Et bonne nouvelle (je brise tout de suite le suspense), ça s’est même bien passé !
Nous avons choisi avec Sarah de les inscrire dans l’école du quartier, publique, laïque et anglophone. Elle se trouve à 800m à pied de chez nous, 750 en coupant à travers l’hôpital de Sarah. On aurait pu décider de faire autrement, notamment de les inscrire dans une école francophone, mais cela nous aurait compliqué la vie – il y en a beaucoup moins, et elles sont donc souvent beaucoup plus éloignées – et réduit un peu l’intérêt pour eux de vivre dans un pays anglophone. Ils vont donc avoir un quotidien en anglais et, paraît-il, s’y faire très bien après quelques semaines/mois d’adaptation.
Concrètement, les deux grands ont chacun une maitresse (le métier est semble-t-il aussi féminin ici qu’en France). Toutes deux sont très souriantes et rassurantes dès le premier contact. Celle de Gabriel parle quelques mots de français. Surtout, Gabriel passe pour le moment ses matinées dans un « laboratoire », à savoir une autre salle de classe, où, croyons nous comprendre, sont réunis les élèves ne parlant pas encore anglais, avec une autre maitresse, qui parle elle français. Pour être honnête, ce n’est pas très clair pour nous non plus, on tâchera d’en savoir plus dans les jours qui viennent. 😉
Élisabeth est de son côté plongée dans le grand bain. Après un premier jour un peu chaotique, il semble qu’elle soit déjà plus à l’aise aujourd’hui. Elle s’est étonnée le deuxième jour que les élèves passent une bonne partie de la journée assis sur un tapis, à apprendre des chansons, à jouer, à se déguiser… Le grade 1 canadien semble moins formel que le CP français. 😉 Les classes semblent moins chargées aussi. 19 élèves chez Élisabeth, un peu plus chez Gabriel.
Au programme, on ne sait pas trop encore. Mais ce qui est formidable, c’est qu’outre l’anglais, les deux grands découvrent tous les jours un peu de mandarin, un apprentissage particulier dispensé par cette école. Ils ont également des cours d’initiation au français, où ils pourront aider leurs camarades et inverser les rôles. L’école termine à 15h30 et nous avons pu inscrire les enfants auprès d’une association qui organise un afterschool à proximité de l’école, University settlement. Il faut savoir qu’il n’y a pas ici de centre de loisirs municipal ouvert à tous comme en France (ou à Ivry en tout cas !). Le programme du centre prévoit chaque jour de la semaine un thème différent : soccer, natation, théâtre, cours de cuisine, ateliers créatifs divers, etc. Les enfants commencent la semaine prochaine !
Continuons sur les différences : pratiquement aucune affaire scolaire n’a été réclamée, ou même fournie, par l’école. En fait, le sac de classe des enfants est pour le moment rempli d’un cahier, d’un crayon et d’une… lunch box. Les enfants apportent en effet tous les jours leur pique nique du midi, et leurs collations du matin et du début d’après midi aussi, s’il vous plait. Préparés par les parents le soir ou le matin même. Autant dire que ça nécessite de l’organisation, de l’anticipation, et au final une belle petite charge mentale. On regrette un peu les précieuses cantines françaises où le repas est facturé quelques euros et la moitié des aliments sont bios…
Du coup, l’aspect expéditif du déjeuner au boulot n’est pas très surprenant. Quand le déjeuner en collectivité n’a jamais vraiment été un temps de partage et de cohésion pendant ta scolarité, pourquoi le deviendrait-il alors qu’on est payé pour travailler ? Ce n’est pas une surprise, mais on peut être fier en France d’avoir su conserver un certain art de la table, et l’aspect convivial d’un repas. En tout cas, nous, dans la famille, on tâche de s’y tenir, même si pour la lunch box on ne peut que s’y plier.
Enfin, en même temps que ses frère et sœur, Léonor découvre sa crèche (on appelle ça le childcare). Ici la crèche est hors de prix (en gros multipliez par deux les prix parisiens, et la crèche en question est tout en haut du panier local…) et un peu plus éloignée de chez nous, au sud de la ville. En contre-partie, la section des tous petits ne compte pour l’instant que cinq bébés (à peine plus que le nombre d’auxiliaires !), nous recevons chaque soir par mail un compte rendu de la journée de l’enfant, et les parents peuvent obtenir toutes les options d’alimentation possibles et imaginables : végétarien, vegan, sans gluten, sans noix, etc etc. La liste est longue comme un jour sans pain, et nous a un peu affolé. Du coup, quand on a dit que notre petite avait mangé d’à peu près tout et semblait ne souffrir d’aucune allergie, on s’est senti drôlement privilégié. Mais on n’a pas eu de réduction pour autant. 🙂