Sept députés…

Fingerprints

Hier après-midi, il y avait onze (onze !!) députés à l’Assemblée nationale (ils sont 577 en vrai hein). C’est con parce qu’une proposition de loi un tout petit peu critique était votée par sept des présents à propos de la nouvelle carte d’identité française biométrique.

Pas beaucoup d’information dans les médias ce matin, sinon sur des sites techniques, comme PC Inpact, zdnet ou le blog de Paul da Silva. C’est con parce que les termes de la-dite proposition de loi sont un rien inquiétants.

Bref, qu’ont donc voté nos chers députés (le texte doit encore passer en commission paritaire) ?

La nouvelle carte d’identité contiendra deux puces, l’une avec les données biométriques – photo, empreintes, taille, etc. -, l’autre permettant de s’identifier sur Internet (!). Ces infos seront centralisées dans une base de données (qui contiendra donc à terme les 45 millions de Français âgés de plus de 15 ans…), accessible notamment à la police (ça c’est un ajout des députés par rapport au texte initial voté par les sénateurs). Qui pourra par exemple bientôt reconnaître à la volée tous les Français visibles sur une vidéo (par exemple dans une manif)… tout simplement. On se plaignait de la multiplication des fichiers policiers depuis l’arrivée de Nicolas Sarkozy au pouvoir : au moins là on est tranquille, y’en aura qu’un seul avec tout le monde dedans.

La loi a été portée par un sénateur, ce qui a permis au texte d’éviter de passer par l’étude d’impact et l’avis de la CNIL (informatique et liberté) avant le vote… Pourtant, il serait peut-être intéressant de se poser la question du risque porté par la centralisation dans un seul fichier informatique des empreintes biométriques de tous les Français, quand on sait la capacité des hackers de s’infiltrer dans n’importe quel système, quelque soit sa sécurisation (voir l’exemple récent de Stuxnet, qui a détruit une partie des installations nucléaires iraniennes).

Bien sûr, la loi est soutenue par le ministre de l’intérieur Claude Géant, qui parle de modernité positive et de simplifier la vie des Français. En gros, faire de la France une espèce de facebook grandeur nature. Certains doivent trouver ça très bien, mais en tout cas on pourra pas dire qu’on ne savait pas. En espérant que le Conseil d’État fasse son boulot après le vote de la loi…