Lors des derbys
normands opposant Le Havre AC au SM Caen, il est de bon ton dans les travées du stade Michel d’Ornano de Caen de reprendre ce chant subtil :
LE HAVRE !
ÇA PUE !
C’EST MOCHE ET ÇA POLLUE !
Voulant en avoir le cœur net, j’ai convaincu Sarah d’y passer un week-end. L’avantage de la destination est paradoxalement son manque de glamour, qui permettent de se faire plaisir à peu de frais : train 1ère classe, hôtel 3 étoiles près de la mer et du centre-ville, restaurant réputé, etc.
Samedi 16 mai, nous avons donc parcouru les rues du centre-ville, avant de nous poser en début de soirée sur la plage de galets de Sainte Adresse. Certes, les porte-containers se succèdent à l’horizon, mais une plage reste une plage, nous n’avons pas fait la fine bouche.
Le dimanche, nous avons passé la matinée au musée Malraux, qui se veut être le plus grand musée impressionniste de province. Comme souvent au Havre, le bâtiment vu de l’extérieur est un peu triste, mais l’intérieur vaut vraiment le coup d’œil. Coup de cœur pour les essais de ciels d’Eugène Boudin et les tableaux un peu barrés de Raoul Dufy notamment.
Nous sommes ensuite montés en haut de la tour de l’hôtel de ville, qui est ouverte aux visites de temps en temps : l’occasion de voir l’ensemble du centre-ville que nous avions parcouru en long et en large (cf la photo ci-dessus). Nous étions les seuls non-havrais du groupe, et ça n’étonnait que nous. C’est dire si le Havre est sexy.
Bref, la question du week-end était la suivante : est-ce que ce fameux centre-ville (rasé en 1944 et reconstruit par l’architecte Auguste Perret, le chantre du béton armé
) est aussi moche que le dit la chanson, ou est-ce qu’au contraire les caennais sont des bouseux qui ne reconnaissent pas à sa juste valeur ce travail architectural qui a permis au centre-ville d’être élevé au rang de patrimoine mondial de l’Humanité par l’Unesco en 2005 ?
Autant casser le suspense, cette architecture est terriblement triste quand on la voit de près : grise, froide… On se croit dans n’importe quelle banlieue francilienne. Ceci-dit, je dois aussi admettre qu’au milieu de cette monotonie, deux bâtiments m’ont bien plu :
- l’église St Joseph. De l’extérieur, une espèce de phare de 100m de haut, en béton armé. Pas très sexy. Pourtant quand on y rentre c’est… Star Wars. J’y ai trouvé une belle cohérence et une vraie poésie…
- le
Volcan
, théâtre construit par Oscar Niemeyer, en 1980. Tout en courbe, il casse la monotonie des lieux, sans pourtant dépareiller avec l’ensemble. Dommage qu’il soit si abimé, mais il paraît que des travaux de réhabilitation vont bientôt commencer.
Tout ça pour dire que ces deux jours ont été bien agréables, malgré tout ce qu’on peut dire (et constater !) de la ville. 😉
Note : oui ce message est antidaté. 🙂 Les photos viennent de notre album Picasa… y’en a d’autres si ça vous intéresse !