Parmi les conséquences néfastes du monopole de Microsoft Windows sur les systèmes d’exploitation, on en trouve une qui est peut-être sur le point de vaciller : la vente liée. La vente liée consiste à regrouper dans un lot ne comportant qu’un prix, plusieurs produits sans qu’il ne soit possible de se les procurer séparément. Et en France, c’est interdit.
Concrètement, aujourd’hui quand vous achetez un ordinateur en France, Windows Vista ainsi qu’une poignée de logiciels font partie du lot. Ce n’est écrit nulle part, mais ces logiciels augmentent la facture de 150 ou de 200€ ! Comme tous les constructeurs font pareil, la comparaison n’est pas possible, et le consommateur paie, ce qui bien sûr arrange tout le monde : constructeurs, éditeurs et vendeurs de PC.
Pourtant on n’a pas forcément besoin, ni envie, de ces nouveaux logiciels : par exemple parce qu’on a chez soi la précédente version de Windows, et qu’on n’a pas envie de changer (la question se pose d’autant plus actuellement que Windows Vista est un repoussoir, qu’une partie des habitués de Windows XP ne veulent pas adopter), ou tout bêtement parce qu’on n’utilise pas Windows.
Cette situation devrait être impossible en France, puisque la vente liée est interdite. Mais elle est pourtant la norme. Et le fait que Luc Chatel, notre secrétaire d’État à la consommation, ait nié le problème en novembre dernier devant les députés en dit long sur la puissance de lobbying des gros éditeurs de logiciels, Microsoft en tête…
Du coup l’AFUL (Association Francophone des Utilisateurs de Linux et des Logiciels Libres) mène une campagne contre la vente simultanée d’ordinateur et de logiciels : Non aux racketiciels. Aux côtés de l’April, l’UFC-QueChoisir et la CLCV, elle vient de remporter un troisième procès aux côtés d’un particulier pour vente liée. Ces particuliers ont été remboursé de 200 à 300€ suite à l’achat d’un ordinateur. Ces associations appellent par conséquent à la multiplication des procédures de remboursement des logiciels imposés à l’achat d’un ordinateur neuf
. Et un guide du remboursement est sorti (c’est ici).
Le but n’est pas d’empêcher la pré-installation de logiciels sur les ordinateurs neufs, car on sait bien que l’utilisateur lambda est bien content de ne pas avoir à se pourrir la vie avant d’utiliser son PC tout neuf. Le but est d’en faire une option facultative. Le jour où on aura le choix au moment de l’achat (si possible à des prix différents), le combat sera gagné. 🙂
Dernière chose, histoire de conclure ce billet informatique en beauté, je vous invite à essayer le tout nouveau Firefox 3. Une excellente version de cet excellent navigateur. Microsoft va devoir se bouger les fesses s’il veut rester au niveau.