- Je me suis demandé sur la route (enfin pas trop longtemps quand même, je vous rassure…) quel était l’objectif du président en lançant cette idée qui ne sort de nulle part et qui allait être forcément l’objet de polémiques (je parle du billet précédent)… Bon la réponse est assez évidente, et plutôt triste : dans notre société une info en chasse toujours une autre, et cette décision me semble une façon bien pratique (et efficace) d’enterrer le risible psychodrame à Neuilly avant les élections municipales.
Cela rappelle l’énorme polémique autour de l’amendement ADN déposé par Thierry Mariani lors du vote de la dernière loi sur l’immigration.. Ce n’était qu’un détail des lois en question sur laquelle l’attention des médias s’était focalisée, et qui avait occulté le reste du débat. Bien joué stratégiquement de la part des gens en question serait-on tenté de dire, mais regrettable d’un point de vue démocratique.
- Ce soir, je suis tombé sur cet article sur le site du Monde, qui fait suite à l’
appel républicain de Mariane
signé par une bonne partie de l’opposition politique de notre pays. Lisez plutôt :
Face aux critiques, les « sarkozystes » montent au créneau.
L’appel du 14 février pour une « vigilance républicaine » et contre « toute dérive vers une forme de pouvoir purement personnel », publié dans Marianne, suscite la colère des sarkozystes du premier cercle.
Les noms de Dominique de Villepin et François Bayrou, aux côtés des signatures de Ségolène Royal ou Noël Mamère, ont semé le trouble à l’UMP. Vendredi 15 février, François Fillon a qualifié cet appel d' »attitude profondément anti-démocratique », lors d’un déplacement à Laval.
« Cet acharnement que mettent certains responsables politiques qui n’ont pas été élus par les Français (…) à tenter de déstabiliser le président de la République est de mon point de vue profondément choquant et profondément anti-démocratique« , a-t-il insisté. « Il faut que tous le monde accepte les règles de la démocratie et les règles de la démocratie, ce sont les élections. Ce sont les Français qui choisissent », a insisté le chef du gouvernement.
Le porte-parole de l’UMP Yves Jégo dénonce, dans un entretien au Figaro publié samedi, « les forces les plus secrètes du conservatisme » et « ceux qui veulent développer une forme de terrorisme intellectuel dans notre pays ». Il estime qu’on veut « voler aux Français leur victoire de mai 2007 » à travers une « opération de destruction ». « C’est la première fois que l’on veut « abattre » avec tant de force un président de la République », ajoute encore le député de Seine-et-Marne.
Un autre très proche du chef de l’Etat, le député UMP Frédéric Lefebvre a ironisé sur un appel signé par « le syndicat des mauvais joueurs et des perdants en action » pour « déstabiliser le président de la République ». « Cet appel donne une image pitoyable et les disqualifie pour l’avenir », a déclaré à l’AFP le député des Hauts-de-Seine.
« C’est scandaleux d’instrumentaliser la République pour masquer un vide d’idées et un manque de vision de la France », a estimé la ministre de l’enseignement supérieur, Valérie Pécresse, samedi matin sur France info.
Je reste pantois devant de telles âneries. Drôle de conception de la démocratie. Sur wikipedia, démocratie est défini comme un corpus de principes philosophiques et politiques suivant lequel un groupe social donné organise son fonctionnement par des règles élaborées, décidées, mises en application et surveillées par l’ensemble des membres de ce groupe, a priori sans exclusive.
Ca me semble clair. En l’occurrence, ce qui me semble anti-démocratique, ce serait plutôt la réaction de ces gens incapables de souffrir la moindre critique du président de la République (justifiée ou pas, la question n’est pas là), alors qu’elle est signé par à peu près tout ce que la France compte comme opposition…
PS : Nous rentrons d’un week-end à Amiens et en baie de Somme… Très bien, très beau, très reposant et plein d’amour. Bientôt je poserais quelques photos ici. 😉